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Des diplomates et des historiens mettent en avant l’importance de la Conférence d’Anfa dans l’issue de la Seconde Guerre mondiale

Les participants à une rencontre initiée à Rabat par les ambassades des États-Unis et de Grande-Bretagne au Maroc à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Conférence d'Anfa ont mis en avant l’importance de cet «événement de taille qui eu un grand impact lors de la Seconde Guerre mondiale», en permettant aux forces alliées d’élaborer la stratégie qui les a menées à la victoire.

Des diplomates et des historiens mettent en avant l’importance  de la Conférence d’Anfa dans l’issue de la Seconde Guerre mondiale
L’ambassadeur de Grande-Bretagne au Maroc, Thomas Reilly, s’exprimant lors de la rencontre initiée à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Conférence d'Anfa.

La Conférence d'Anfa en 1943 était une étape décisive dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle le Maroc a assuré un rôle primordial, a souligné, samedi à Rabat, l’ambassadeur de Grande-Bretagne au Maroc, Thomas Reilly. S’exprimant lors d’une rencontre initiée à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Conférence d'Anfa (14-24 janvier 1943), par les ambassades des États-Unis et de la Grande-Bretagne au Maroc, sous le thème «La force des Alliés : que représente la conférence de Casablanca aujourd’hui ?», M. Reilly a indiqué que les alliances et les coopérations internationales étaient de nature à garantir aux pays du monde entier un avenir meilleur et initier ainsi le processus de paix et de résolution des conflits internationaux.
Pour les Alliés, l’objectif de la Conférence d’Anfa était d’élaborer les différents scénarios pour une issue victorieuse de la guerre et de se préparer au nouvel ordre mondial qui allait régir les nouveaux rapports de force et les relations internationales, a-t-il noté. De même, le diplomate a indiqué que la Conférence d’Anfa symbolisait les alliances entre la Grande-Bretagne et le Maroc, qui perdurent encore, appelant dans ce cadre à renforcer ces liens pour que les relations bilatérales soient encore plus fortes et plus profondes. Il a, par ailleurs, affirmé que cette rencontre d’aujourd’hui offrait une opportunité pour engager une lecture de l’histoire afin d’en tirer des leçons et construire un futur meilleur.
De son côté, la petite fille du Président américain Franklin Roosevelt, Laura Roosevelt, s'est remémorée avec beaucoup de bonheur les derniers moments, où le Président américain a décidé de se rendre au Maroc pour assister à la réunion d’Anfa, précisant que c'était la première fois qu’un Président américain avait voyagé longuement et quittait son pays en temps de guerre vers l’Afrique. La petite-fille de Roosevelt a dit avoir visité le Maroc auparavant, à l'invitation de feu S.M. Hassan II, à l'occasion du 50e anniversaire de la Conférence d’Anfa, confiant qu'elle s'est alors rendue à Marrakech, la ville où Churchill et Roosevelt admiraient le coucher du soleil et la splendeur des montagnes de l'Atlas.
Pour sa part, le directeur des archives de Churchill, Allen Packwood, a souligné que l’objectif de cette rencontre est de ressusciter un événement de taille qui avait un grand impact lors de la Seconde Guerre mondiale, en permettant un accord entre les Américains et les Britanniques pour élaborer la stratégie qui les a menés à la victoire. M. Packwood a, dans ce sens, fait savoir que la Conférence d'Anfa a constitué un moment clé dans l’histoire du Maroc, dans la mesure où elle a constitué une étape dans le processus d'indépendance du Royaume. Ainsi, il a fait savoir que Churchill avait des relations distinguées avec le Maroc, rappelant que la première visite qu'il a effectuée au Royaume, bien avant la Conférence d'Anfa, l'a emmené dans plusieurs villes telles que Tanger et Marrakech.
Pour le politologue et historien marocain Hassan Aourid, la Conférence d'Anfa a constitué un tournant déterminant dans l’histoire contemporaine de l’humanité et du Maroc. M. Aourid a indiqué, à ce propos, que les États-Unis ont apporté un soutien majeur aux peuples désirant, à l’époque, s’affranchir du colonialisme, dans le cadre de la Charte de l’Atlantique (1941), où le Président américain Franklin Roosevelt avait énoncé les grands principes universels qu’il souhaitait défendre.
Les décisions prises lors de la Conférence d'Anfa ont eu un impact sur le paysage politique marocain, a-t-il argué, précisant que Feu S.M. Mohammed V avait saisi l’opportunité de la présence des leaders des Alliés (États-Unis, Grande-Bretagne et France) pour soumettre la revendication de l'indépendance du Maroc et la proposition d'adhésion du Royaume à la Charte atlantique. Le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef avait alors discuté de ces points avec le Président Roosevelt, qui avait exprimé son soutien aux revendications nationalistes marocaines, apportant son aide à la lutte du Maroc pour l'indépendance, a ajouté l’historien marocain.
Cette Conférence, lors de laquelle le Président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle, ainsi que le Sultan Mohammed Ben Youssef, se donnèrent rendez-vous à l'hôtel Anfa, dans la capitale économique du Royaume, alors sous le joug du colonialisme, initiera ainsi le processus de paix et de résolution de la Seconde Guerre mondiale. Cet événement majeur a été mis à profit par les nationalistes marocains, et à leur tête le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, qui, dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le 3 septembre 1939, s'étaient rangés du côté des Alliés contre le nazisme et le fascisme.
Un an après cette Conférence, les nationalistes, dont une femme, ont signé un Manifeste réclamant l’indépendance du Maroc, en concertation avec Feu S.M. Mohammed V. Le document insistait en particulier sur l'intérêt accordé par Feu S.M. Mohammed V au mouvement de réformes et à la mise en place d'un régime politique libéral basé sur la «choura» et garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du peuple marocain. Ainsi, la Conférence d'Anfa, qui a eu un impact politique certain sur l'avenir du Maroc et sur ses relations extérieures, contribua également à hâter la fin des années douloureuses de la Seconde Guerre mondiale.

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