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Après les onze éditions de Rencontres de «Abbadi» réalisées dans le but de préserver et transmettre notre patrimoine musical, en réunissant les musiciens d’Al-àla pour exécuter les parties occultes des «noubas», l’association «Confluences musicales», en collaboration avec la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et la commune de Tanger, donne naissance à un autre projet tout aussi important, celui du Forum-Tanger «Tarab al-àla». Selon les organisateurs, cet événement estime donner plus d’impact sur ce legs maghrébo-andalou que le Maroc détient et transmet de génération en génération pour sa sauvegarde et sa conservation. «Nous voulons, à travers ce Forum, donner des éclairages sur les zones d’ombre qui ont éclipsé les grands travaux entrepris dans la région nord durant moult stades de l’histoire». Ainsi, l’association «Confluences musicales» est consciente que ce travail en profondeur ne peut s’accomplir qu’en faisant appel à des experts – historiens, musicologues – marocains, tunisiens et espagnols, afin de débattre de ce sujet qui interpelle tous ces pays. «Nous allons entamer la même démarche auprès des musiciens défenseurs de la pratique musicale de l’école perpétuée dans notre région». Dans la foulée de ce projet très porteur, les professionnels de l’association «Confluences musicales» comptent, également, promouvoir la culture musicale dans notre région, puis créer un pont culturel entre Tanger et d’autres villes du Royaume s’intéressant à ce legs, notamment Fès, Meknès, Salé, Rabat, Casablanca, Essaouira, Safi et Marrakech.
Ce pont compte élargir ses ramifications jusqu’à l'ensemble des pays du Maghreb et l’autre rive de la Méditerranée qui partagent ce patrimoine ancestral avec le Maroc. Toutefois, ce premier Forum-Tanger «Tarab al-ála», selon les organisateurs, sera une occasion pour exposer une collection de photographies célébrant la mémoire de nos maîtres, détenteurs du patrimoine musical, à une époque où il n’existait aucun système de graphie ou d’enregistrement sonore. «Cette approche est intéressante pour les plus jeunes qui n’ont pu côtoyer ces grands maîtres, à une époque où l’image est devenue un mode de transfert et de partage très puissant et produit un impact étonnant sur le public. Cette collection n’est pas exhaustive parce que les documents originaux sont rares et la plupart sont d’une qualité tellement médiocre qu’on ne peut les exploiter. Hélas, il manque beaucoup de photos de maîtres dont on ne garde que le nom ou un fragment d’enregistrement ou encore une petite anecdote transmise de génération en génération. Un grand travail devrait être entrepris à l’échelle nationale par des instances officielles, afin de recueillir et cataloguer ce qui reste comme document visuel traçant l’histoire de notre musique traditionnelle», indiquent les membres de l’association «Confluences musicales».
