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Dossier déposé, le Maroc a 90 jours pour convaincre

À trois mois du vote qui attribuera l’organisation de la Coupe du monde 2026, la course qui oppose les dossiers de candidature marocain et nord-américain bat son plein. Vendredi marque la date butoir pour le dépôt des dossiers techniques. Alors que le Conseil de la FIFA est réuni en Colombie, la véritable bataille pour l’organisation du premier Mondial à 48 équipes est bien lancée.

Dossier déposé, le Maroc a 90 jours pour convaincre

La candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 est dans les starting-blocks. Après des mois et des mois de préparation, le dossier technique marocain atterrit sur les bureaux de la FIFA à Zurich, avant la date butoir, fixée par l’instance mondiale au 16 mars. À trois mois, presque jour pour jour, du vote auquel participent toutes les fédérations membres affiliées, la bataille ne fait que commencer, avec cette fois-ci les cartes à découvert.

La transparence joue en faveur du Maroc
Beaucoup ont reproché au comité de candidature marocain le retard accusé en termes de communication, puisque la première conférence de presse officielle n’a été tenue qu’en janvier dernier, soit plus de 5 mois après que la FRMF a signifié la volonté du Maroc d'intégrer la course au Mondial 2026. Or il s’est avéré que cette façon de s’exprimer a plutôt joué en faveur du Maroc, puisque la campagne médiatique amorcée depuis a été intelligemment ciblée et a profité de la présence de l’Afrique footballistique dans le Royaume, pour s’appuyer sur un soutien massif des 53 associations membres de la Confédération africaine. Cette unanimité africaine en faveur du Maroc a même eu raison des velléités de coups bas, tentées parmi les hauts responsables de la FIFA, rappelée à son devoir d’équité par la Commission indépendante d’éthique. Ce véritable tour de force a eu également le mérite de semer le doute sur la candidature tripartite nord-américaine. De l’aveu même des médias à travers le monde, le Maroc ne fait plus figure d’outsider, mais bel et bien de candidat sérieux.

Deux métropoles «mondialistes» se désistent
Malgré l’appui «de principe» apporté par le gouvernement fédéral canadien, la capitale de la province de Colombie-Britannique, Vancouver, a préféré tirer un trait sur sa candidature en tant que ville hôte du Mondial 2026. Selon les médias canadiens, les responsables de la ville, qui a pourtant accueilli la finale de la Coupe du monde féminine en 2015, ont délibérément dépassé la date limite de dépôt du contrat de ville-hôte. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, avait déclaré mardi au quotidien «Vancouver Sun» qu’il n’était pas «prêt à signer un chèque en blanc» à la FIFA. Les craintes du manque d’intérêt financier pour une ville de cette taille l’ont emporté sur le reste des considérations.
Même son de cloche à Chicago, ni plus ni moins que la troisième ville des États-Unis d’Amérique. Il y a 24 ans, Chicago accueillait le match d’ouverture de la Coupe du monde, aujourd’hui les autorités de la ville de l’État de l’Illinois n’en veulent pas. «Les nombreuses (données) inconnues et la réticence de la FIFA à négocier ont été des signaux clairs qu’il n’est pas dans l’intérêt de la ville de Chicago de poursuivre sa candidature», a martelé le maire de la ville Rahm Emanuel.
C’est bien évidemment un coup dur pour le dossier nord-américain, qui ne pourra plus se dire «expérimenté», tant il perd en Chicago et Vancouver deux villes connaissant parfaitement les tournois de la FIFA. La candidature américaine a également connu quelques remous dernièrement, lorsque le président du comité de candidature, Sunil Gulani (également membre du Conseil de la FIFA), a été débouté et remplacé par un trio de dirigeants.

La Conmebol ou les «swing states» du vote d’attribution
Il est évident qu’une campagne ponctuée par un vote est naturellement sujette à de fréquents changements de position. C’est également le cas pour le vote d’attribution de la candidature de la Coupe du monde 2026. Dans ce registre, et en prenant comme métaphore les élections américaines, il existe des «swing states» ou des «États pivots» dont les voix pourraient s’avérer décisives le 13 juin à Moscou. C’est le cas des fédérations latino-américaines, notamment la puissante CBF, la Fédération brésilienne. Si l’entité ne prend en considération que les intérêts financiers, celle-ci pourrait bien pencher pour le dossier nord-américain, sous l’impulsion des géants médiatiques de l’Amérique latine, eux-mêmes affiliés pour la plupart à leurs homologues américains.
Mais ce n’est pas tout. La Conmebol, la Confédération sud-américaine, espère se rapprocher de plus en plus d’une FIFA chaque jour un peu plus «européenne». Ajoutons à cela la volonté de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay d’accueillir l’édition 2030. Un objectif sud-américain qui s’éloignerait si jamais les Nord-Américains décrochaient cet honneur. Le tournoi a de très petites chances d’être organisé sur la même rive de l’Atlantique sur deux éditions successives. L’appui panaméricain annoncé l’été dernier est aujourd’hui très loin d’être une certitude. 

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