Les élections andalouses marquent l’arrivée en force de l’extrême droite au pouvoir

Considéré comme un parti marginal, le parti d’extrême droite Vox, créditée au maximum de 5 sièges selon les sondages, a créé la surprise en s’imposant durant cette dernière consultation régionale comme une force politique majeure. Le PSOE qui contrôle depuis 1982 l'Andalousie, la plus peuplée d’Espagne avec 8,4 millions d’habitants, a décroché 33 sièges, perdant de la sorte 14 sièges par rapport à la dernière législature. La perte trop marquée de députés régionaux dans leur fief historique, marque la fin de l’hégémonie socialiste sur cette région et annonce le début d’un nouveau cycle politique en Espagne. Certes, le parti socialiste arrive en tête, mais le bloc de la gauche perd la majorité absolue. Car la défaite touche aussi la formation de gauche radicale, Podemos.
À travers sa marque locale Adelante Andalucia, Podemos n’a obtenu que 17 députés, en perdant trois élus en comparaison avec la dernière échéance. «Nous ne sommes jamais avoués vaincus. Nous avons aujourd'hui la clé de San Telmo (le Parlement andalou) pour chasser la corruption. Nous allons jusqu'à la fin pour défendre les idées pour lesquelles vous nous avez élus», a clamé le leader national de la formation, Santiago Abascal, après la confirmation de la victoire électorale de sa formation. Le parti de centre droit Ciudadanos a été propulsé durant ces élections, en remportant 21 sièges alors qu'il disposait d’à peine 9 élus locaux à la dernière assemblée locale. En perte de vitesse, la formation de droite, le parti populaire, a remporté 26 sièges, cédant de la sorte 7 représentants locaux. Malgré cette débâcle, la formation sera appelée à former le prochain gouvernement vu que le bloc de la droite a obtenu haut la main 59 sièges, au moment où la majorité absolue est fixée à 55 députés. «C’est une journée historique en Andalousie pour reconfigurer le changement et faire une Andalousie différente», a déclaré le dirigeant local du PP, Juan Manuel Moreno, après l’annonce des résultats. La dirigeante socialiste Susana Diaz ne jette pas l’éponge et s’est dite prête à faire barrage à la droite et à l’extrême droite. Les résultats de cette consultation sont considérés comme un séisme politique par l’ensemble des observateurs politiques espagnols. Le 28 mai, des élections municipales, régionales et européennes auront lieu en Espagne et pourraient conduire à des électionsgénérales anticipées.