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Encore une rencontre infructueuse avec les syndicats

Le round tant attendu du dialogue social a fait pschitt. L’offre présentée par le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, n’a pas été du goût des centrales syndicales. Ces dernières ont ainsi décidé de boycotter les prochaines réunions du dialogue social tant qu’il ne répondra pas positivement à leurs revendications relatives à la hausse des salaires, la réduction de l’impôt sur le revenu et la révision à la hausse du SMIG.

Encore une rencontre infructueuse avec les syndicats
Les trois partenaires sociaux, gouvernement, syndicat et patronat, sont responsables de la fragilité du dialogue social.

Le gouvernement évite de communiquer autour de la dernière réunion qui a eu lieu vendredi à Rabat et qui ne s’est pas déroulée comme le souhaitait le Chef de l'Exécutif, Saâd Eddine El Othmani. En effet, le site officiel du Chef du gouvernement (http://www.cg.gov.ma) ne livre aucune information – pas même une image – sur la tenue de cette réunion qui était, pourtant, annoncée comme un événement phare lors de la dernière sortie médiatique de M. El Othmani. Cependant, une autre réunion qu’il a eue avec les membres nouvellement installés du Conseil national de la presse, figure en une de son site. C’est une forme de «censure» qui s’explique par la tournure qu’a prise ce round du dialogue social, marqué dès le départ par la fragilité, fragilité dont sont responsables les trois partenaires sociaux, gouvernement, syndicat et patronat.
En ce qui concerne le gouvernement, il n’est pas venu, ainsi que le soutiennent les centrales syndicales les plus représentatives, avec une nouvelle offre, et ce sachant que le dernier round avait justement été un échec parce que l’offre gouvernementale n’avait pas été au niveau des attentes. Pourtant, le Souverain avait souligné, à l’occasion du dernier discours du Trône, que le dialogue social était un devoir et une nécessité. «Il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et Je lui dis également qu’il (le gouvernement) doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue», avait souligné
S.M. le Roi dans ce discours.

Or le Chef du gouvernement rejette la balle de l’échec du dialogue social dans le camp des syndicats. Il a affirmé qu’une nouvelle proposition a été élaborée tout en renouvelant la détermination de l’Exécutif à mettre en place son projet d’augmentation des allocations sociales, malgré le refus des syndicats. Apparemment, il n’est pas arrivé à convaincre les syndicats. De leur côté, les syndicats ont également une responsabilité dans la fragilité du dialogue social. Car, même s’ils ont des positions presque identiques, ils évoluent en ordre dispersé. Ils n’arrivent pas à faire front commun, même s’ils prétendent tous défendre les intérêts de la classe ouvrière. À travers des communiqués incendiaires, signés entre vendredi et samedi, trois des quatre syndicats les plus représentatifs ont décidé de boycotter les séances du dialogue social si le gouvernement ne propose pas une nouvelle offre qui répond aux aspirations des travailleurs.

Il s’agit, entre autres, des revendications de hausse des salaires dans le privé et dans le public, de la révision en hausse du SMIG, de la réduction du taux de l’impôt sur le revenu et de l’institutionnalisation du dialogue social. Cette position de boycott est annoncée par l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Seule l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) n’a pas adopté la même position. Cette réaction des syndicats met le Chef du gouvernement dans une position très inconfortable. 
De son côté, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui n’a pas été invitée à cette réunion, ne prend aucune initiative pour dialoguer directement avec les syndicats, chose qui aurait pu rendre ce dialogue plus efficace. Elle discute presque exclusivement avec le gouvernement concernant les dossiers qui l’intéressent, notamment du projet de loi organique relative à la grève et au sujet de la révision du Code du travail. De la sorte, les trois partenaires sociaux ont chacun sa part de responsabilité dans la fragilité du dialogue social. 

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