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Les enfants et les jeunes sont vulnérables face aux dangers d’Internet, selon la CNDP

La CNDP tire la sonnette d’alarme. L’ampleur du phénomène de cybercriminalité est méconnue de la plupart des enfants et des jeunes qui utilisent Internet. Invitant des experts, des universitaires et des acteurs de la société civile, elle a organisé un séminaire en partenariat avec le Centre suisse pour le contrôle démocratique des Forces armées pour étudier les différentes facettes de cette menace et les moyens les plus à même d’y parer.

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La vulnérabilité des enfants et des jeunes, en particulier face au phénomène de la cybercriminalité, est un fait. Les chiffres officiels de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications montrent qu’il y a 22,5 millions d’abonnés à Internet ainsi que 44 millions de consommateurs des produits télécom et que 86% des équipements en smartphone est concentré chez les enfants et les jeunes âgés entre 12 à 24 ans. Aussi, 90% des individus équipés de smartphones les utilisent pour les applications mobiles. De même, d’après une étude réalisée par Chatham House et Innocenti en 2015, un tiers des utilisateurs d’Internet dans le monde sont des mineurs. Ce qui pose avec insistance la question des risques auxquels peut être exposée cette catégorie sociale.
Consciente de cet état de fait, la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) a organisé, hier à Rabat, une conférence sur la protection des données personnelles des mineurs sur Internet, en partenariat avec le Centre suisse pour le contrôle démocratique des Forces armées (DCAF).

Soulignant l’importance de cette rencontre, le secrétaire général de la CNDP, Houssine Annis, a mis en avant les dangers de l’Internet pour les enfants. «L’Internet constitue pour les enfants une source importante d’informations et un espace privilégié de distraction. Mais Internet abrite aussi de nombreux malades et prédateurs humains qui ciblent les enfants et essayent de les piéger en exploitant leur innocence ainsi que le manque de conscience des risques du monde virtuel. Il s’agit, entre autres, du fait d’être exposés à des contenus pornographiques et à la manipulation idéologique de la part des extrémistes ou d'être victime des pédophiles...», a-t-il averti. Il a également mis en garde contre le piratage des données personnelles que les jeunes intègrent sur les gadgets technologiques qu’ils utilisent, attirant l’attention sur l’importance d’une stratégie nationale globale pour faire face au phénomène de la cybercriminalité.

D’ailleurs Youssef Bentaleb, directeur de la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité́ 2014-2017, a rappelé les nombreuses actions menées dans ce sens. Il a relaté le contenu de deux études qui ont été réalisées dans le cadre de la stratégie nationale. Une première, réalisée entre 2015 et 2016, concerne les jeunes internautes et avait pour but l’analyse des risques auxquels ils sont exposés et de leur comportement sur les réseaux sociaux. La deuxième étude, plus récente et dont les résultats vont être annoncés en avril prochain, est réalisée par le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI) qu’il préside. Elle se propose d’analyser la prise de conscience des dangers d’Internet et les bonnes pratiques de cybersécurité à partir d’un échantillon de 490 enfants issus de 9 villes et 165 jeunes appartenant à 6 villes. Youssef Bentaleb explique que cette étude vise à mesurer la conscience des internautes des menaces de la cybercriminalité et à évaluer la manière et l’importance de l'utilisation des nouvelles technologies par les jeunes et les enfants. Elle essaye également de quantifier la menace de la cybercriminalité et de localiser la catégorie des jeunes internautes susceptibles d’être victimes d’une attaque cybercriminelle.
Les premiers résultats de l’étude montrent que les smartphones et les ordinateurs portables sont les équipements les plus manipulés par les jeunes pour se connecter à l’Internet (71% utilisant fréquemment les smartphones et 66% les ordinateurs portables). Aussi, 66% utilisent Internet pour la messagerie instantanée, 60% écrivent et commentent des publications ou mentionnent leurs appréciations par rapport à des publications, 49% partagent des publications appartenant à des pages ou à autrui. De même, environ 25% des jeunes internautes partagent très souvent leurs photos et vidéos personnelles, 41% partagent leurs convictions politiques sur les réseaux sociaux et environ 50% leurs croyances religieuses. Ce qui est encore plus grave, selon l’étude, c’est que 28% seulement des jeunes internautes connaissent très bien le terme cybercriminalité et 22% seulement considèrent que les réseaux sociaux présentent un risque très important.

D’autres éléments de l’étude montrent que 62% des enfants se connectent moins de 2 heures par jour. Le média social le plus populaire chez les enfants est YouTube avec 79%, suivis de WhatsApp avec 58% et Facebook avec 52%. En ce qui concerne les risques de cybercriminalité, l’étude souligne qu’au moins 9,38% des enfants sont prêts à chatter avec des inconnus, 11,42% à partager des données personnelles et 4,8% ont reçu des demandes d’activation de caméra et 6,73% des demandes de rencontres. Devant cette situation, les participants à cette rencontre ont convenu que la protection des mineurs sur Internet est avant tout une question d’éducation numérique, de comportement équilibré et de respect des règles de sécurité et qu’un travail de sensibilisation doit être entrepris dans ce sens.                      

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