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Entre colère et incompréhension, les familles espèrent une solution dans les prochains jours

À la maison, au bureau, dans la rue, sur les réseaux sociaux…, il ne se passe pas un jour sans entendre les citoyens se plaindre de la décision, surprenante et précipitée, du maintien de l’heure d’été. Malgré les mesures proposées par le gouvernement pour éviter les désagréments que peut causer cette décision, beaucoup de Marocains ne jurent que par le retour à l'heure GMT.

Entre colère et incompréhension, les familles espèrent une solution  dans les prochains jours

Vendredi dernier, à la surprise générale, le Conseil du gouvernement a adopté le projet de décret 2.18.855 relatif à l’heure légale (GMT+1) stipulant le maintien de l’heure d’été de façon permanente, et ce depuis le samedi 27 octobre, annulant ainsi le passage à l'heure d'hiver qui était prévu dimanche dernier. Une décision qui a suscité la colère et l'incompréhension chez beaucoup de Marocains.
Ces derniers trouvent que le gouvernement ne leur facilite pas la vie en maintenant cet horaire qui a des conséquences négatives directes sur leur vie quotidienne. «Entre l’insécurité, la cherté des prix des produits alimentaires, du carburant, des frais de scolarité… et le pouvoir d’achat des ménages qui ne suit pas, les Marocains n’en peuvent plus. Et maintenant pour couronner le tout, on nous impose cette heure d’été durant toute l’année. Aucune concertation, aucun débat au préalable, adopter l’heure d’été en hiver ! No comment. On nous parle d’études et d’économie d’énergie… Mais de qui se moque-t-on, puisqu’on sera obligé de se réveiller le matin alors qu’il fait toujours noir et qu’on sera obligé d’allumer la lumière ?» fustige Mohamed, père de famille.
«Je connais beaucoup de personnes, des hommes et même des femmes qui sortent de leur maison à 6 h du matin, voire avant, pour aller au travail. Avec l’adoption de cette heure d’été en hiver, ces gens non seulement ne pourront pas accomplir leur prière d’Assobh, mais en plus ils risquent de se faire agresser dans l'obscurité. Sans parler des enfants et leurs parents qui vont galérer pour les emmener à l’école. On ne voit pas de solution, il faut tout simplement annuler cette décision», poursuit Karima, étudiante.
Sur les réseaux sociaux, les réactions des citoyens ne sont pas fait attendre. Une publication sur deux concerne ce sujet. Depuis vendredi dernier, de nouvelles pages ont même été créées sur Facebook pour exprimer le refus de cette décision et mobiliser les Marocains pour organiser des manifestations contre le GMT+1. En outre, les internautes en colère appellent les citoyens à organiser une grève générale les 1er et 2 novembre prochain pour faire entendre leurs voix. Face à cette nouvelle polémique, Saâd Eddine El Othmani, Chef du gouvernement, a affirmé lundi dernier à Rabat que le gouvernement suivait attentivement les avis des citoyens à ce sujet, et que l'application de l’horaire GMT+1 sera assouplie par des mesures d’accompagnement pour éviter des désagréments aux citoyens.
Malheureusement, ces mesures prises à la dernière minute ne font qu’aggraver les choses et susciter davantage la colère des citoyens. Il s’agit essentiellement de celle concernant l'adoption de nouveaux horaires (9-13 h/14-18 h) dans l'ensemble des établissements scolaires publics et privés dès le 7 novembre, directement après les vacances scolaires. «Il s’agit certainement de la décision la plus absurde qui ait été prise par le ministère de l’Éducation nationale. Comment les élèves et même les enseignants peuvent-ils prendre leur déjeuner en une heure ? Comment un enfant peut-il enchainer 8 heures de cours avec une seule heure de pause ? Comment les parents peuvent-ils emmener leurs enfants à l’école à 9 h alors qu’eux-mêmes doivent être au boulot à 8 h ou 8 h 30 ? C’est une décision qu’il faut absolument revoir, car elle est tout simplement inapplicable», déplore Rania, mère de deux enfants.

Cette dernière est loin d’être la seule à refuser cet horaire. Des milliers de parents expriment sur les réseaux sociaux leur rejet de cette décision. 
Certains ont même décidé de ne pas envoyer leurs enfants mercredi prochain en guise de protestation. De son côté, la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) a tenu une réunion urgente samedi dernier suite aux messages reçus de la part des parents et des sections régionales et provinciales de la Fédération. Après avoir étudié les conséquences négatives de cet horaire pour les élèves et leurs familles, la Fédération a rejeté cette décision et tenu une réunion avec le ministre de tutelle, Saïd Amzazi. D’après un communiqué de la FNAPEM, il a été convenu que les horaires vont de nouveau être modifiés selon les saisons. «Ainsi, de novembre à février, les cours vont commencer le matin de 9 à 13 h et reprendront de 15 à 18 h en ce qui concerne les élèves du collège et du lycée. À partir du mois de mars, retour à l’horaire habituel, à savoir de 8 à 12 h et de 14 à 18 h. S’agissant des élèves du primaire, il a été décidé de maintenir 17 h comme heure de sortie en hiver et en été, sachant que les cours démarreront à 9 h de novembre à février et à 8 h à partir de mars», souligne la FNAPEM dans son communiqué. Mais ce nouveau changement d’horaires ne semble pas satisfaire les parents qui insistent pour annuler l’heure d’été. Affaire à suivre... 

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