Des hélicoptères de l'armée afghane avaient tiré en avril dernier à la roquette et à la mitraillette lourde sur un rassemblement religieux près de Kunduz (Nord-Est), tuant au moins 36 personnes, dont 30 enfants, selon une enquête ultérieure de l'ONU, publiée le 7 mai. Le bombardement, survenu le 2 avril, avait ciblé une cérémonie à laquelle participaient des centaines d'hommes et d'enfants du district de Dasht-e-Archi, sous contrôle des talibans. Le bilan réel pourrait être encore plus élevé, avait souligné l'ONU, faisant état d'«informations crédibles» en ce sens. Le gouvernement et l'armée avaient initialement indiqué avoir ciblé des talibans préparant de futures attaques. Le Président Ghani a rencontré mercredi des familles de victimes ainsi que des responsables locaux et leur a présenté ses excuses, selon un communiqué de ses services. «La différence entre des scélérats et un gouvernement légitime, c'est qu'un gouvernement légitime demande pardon pour les erreurs commises», a-t-il déclaré. Il a promis que le gouvernement paierait une compensation aux familles et bâtirait un minaret en mémoire des victimes, de même qu'une mosquée pour la région. L'ONU avait «exhort(é) le gouvernement à enquêter, documenter intégralement et mener un examen transparent des circonstances qui ont conduit à cet incident et à prendre des mesures immédiates pour s'assurer que les responsables dans la chaîne de commandement rendent des comptes».