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Des experts et des universitaires décortiquent à Casablanca le modèle économique du Maroc

Les travaux du Symposium international organisé par la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca Aïn Chock ont pris fin vendredi dernier. Les participants ont décortiqué les différentes facettes de la thématique de l’événement, à savoir «Les logiques et la portée des modèles économiques : vers un éclairage sur le modèle du Maroc».

Des experts et des universitaires décortiquent  à Casablanca le modèle économique du Maroc
Trois jours durant, le «nouveau modèle de développement» souhaité a été décortiqué.

Le symposium international organisé par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca Aïn Chock a permis de passer en revue plusieurs problématiques en relation avec le modèle économique souhaité pour le Maroc. Il a aussi permis d’examiner nombre de pistes de réflexion autour de cette thématique qui fait l’actualité depuis plusieurs mois. Les conclusions de ce travail vont être formulées dans un rapport qui sera élaboré par les organisateurs et sera diffusé auprès de différentes entités, nous apprend le doyen de la Faculté, Abdellatif Komat. «Cela va nous permettre d’être une force de proposition et un acteur actif dans cette dynamique que connaît le pays sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI», souligne-t-il.
En effet, trois jours durant, le «nouveau modèle de développement» souhaité a été décortiqué. Le président de la Fondation pour les études et recherches sur le développement (FERDI), Patrick Guillaumont, s'est focalisé, dans son intervention, sur les efforts à déployer par les pays en développement pour compter parmi les pays émergents. En effet, il a développé son idée dans le cadre d’une communication intitulée «Y a-t-il un piège de l’émergence ?» Selon lui, les pays les moins avancés (PMA) se retrouvent dans un cercle vicieux qui ne leur permet pas de sortir du sous-développement, puisqu’ils souffrent de revenus faibles et donc un faible niveau de capitalisation et de faibles structures économiques. De la sorte, les PMA se trouvent bloqués, estime-t-il, précisant toutefois que fort heureusement, il s’agit d’un piège (piège des revenus intermédiaires) et non d'une fatalité. «Il n’y a pas de fatalité, mais des risques. Il faut donc reconsidérer son modèle de développement économique à chaque étape», a-t-il recommandé.

Cette perception des pays à revenus intermédiaires a également été développée par l’ancien ministre des Finances, Mohamed Sagou. Selon lui, le Maroc n’a pas pu, depuis des années, quitter ce groupe. Il a ainsi appelé à entamer des réformes afin de pouvoir sortir de ce cercle, en allant dans le sens de la recherche du rendement du capital. Il a ainsi critiqué le fait que les politiques publiques n’aient pas pu inverser la tendance et accorder plus de place à l’économie industrielle, au détriment de l’économie agricole. «La réalité montre que l’agriculture occupe 16% seulement du PIB. Pourtant, plusieurs décisions sont prises en fonction d’un esprit purement agricole», regrette-t-il.
Mohamed Berrada, également ancien ministre des Finances, s’est longuement attardé sur le diagnostic du modèle économique actuel, estimant que ce modèle n’est pas générateur d’emploi. En termes d’alternatives à prendre en compte dans l’éventuel nouveau modèle de développement, il a fait quelques propositions. Il a ainsi appelé à prendre en compte la nature de la croissance recherchée qui ne doit pas, insiste-t-il, cibler un taux élevé, mais plutôt avoir une régularité et être inclusive. Il considère que la qualité de cette croissance doit permettre une certaine imbrication des liens entre les différents secteurs d’activité et préciser le rôle de chacun d’entre eux. «À titre d’exemple, les nouveaux métiers mondiaux, faisant l’objet d’un plan national, ne doivent pas constituer des îlots», affirme-t-il. 
De même, il a plaidé pour un certain protectionnisme au profit de l’industrie contre le dumping, regrettant au passage l’existence de «patriotisme économique». Il a également souligné l’importance de renforcer la compétitivité industrielle. Cependant, il n’a pas omis de souligner le rôle à jouer par l’éducation dans la réflexion autour du nouveau modèle de développement ainsi que la place que doit prendre la culture.
Pour sa part, l’ancien ministre istiqlalien du Commerce extérieur, Abdellatif Mazouz, a saisi cette occasion pour évoquer les grandes lignes du projet de modèle de développement de son parti. Pour lui, il s’agit d’un projet inclusif et durable et qui peut être opérationnel à partir de 2020. Ressemblant à un programme électoral, ce modèle promet la création de 200.000 emplois par an, une croissance de 3 à 5 points, l'équité sociale et une amélioration de la place du Maroc dans les classements internationaux. De son côté, l’ancien ministre de l’Emploi, Abdeslam Seddiki, a appelé à un modèle qui rompt avec la rente à tous les niveaux (politique, économique…) et à réhabiliter la place du travail. Selon lui, il faut commencer par valoriser ce qui nous appartient et mettre l’Homme au cœur des activités économiques. 

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