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Les exportations maintiendront le cap cette année

Bonnes nouvelles pour les exportateurs marocains. Les principaux partenaires commerciaux du pays, l’Espagne et la France, importeront davantage cette année, ce qui boosterait la demande étrangère adressée au Maroc. Celle-ci s’accroitrait de 4%, permettant aux exportations de croitre de 6,8% en volume en 2018. Ce qui ne devrait, toutefois, pas occulter la faible compétitivité du tissu productif national.

Les exportations maintiendront  le cap cette année
Les exportations ont progressé de 9,3% à 244,9 milliards de DH en 2017, selon l'Office des changes.

Les exportations marocaines continuent d’émettre des signaux positifs, en restant sur leur cycle haussier, au moment où le Maroc se met à la flexibilité de sa monnaie. Ainsi, après une année 2017 marquée par un bon niveau de progression des ventes du Maroc à l’étranger, frôlant une croissance à deux chiffres, l’année qui commence promet une poursuite de cet élan entamé en 2014. Les exportations ont, en effet, progressé de 9,3% à 244,9 milliards de DH en 2017, selon l'Office des changes qui vient de publier ses indicateurs préliminaires pour l'année écoulée.  Ce cycle se maintiendrait en 2018, puisque les exportations de biens et services devraient poursuivre leurs performances amorcées en 2014, pour enregistrer une hausse de 6,8% en volume, selon les dernières prévisions du Haut Commissariat au Plan (HCP). Une évolution que ce dernier explique par la perspective d’une amélioration de la demande étrangère adressée au Maroc qui devrait s’accroitre de 4% en 2018, suite au «raffermissement des importations de nos principaux partenaires commerciaux, en l’occurrence, l’Espagne et la France qui accaparent à eux seuls 45,5% du total des exportations marocaines». À noter, selon le HCP, que le volume du commerce mondial s’accroitrait de 4% en 2018, après 4,2% en 2017 et 2,4% en 2016. Sachant que, fait remarquer le HCP, cette dynamique resterait en deçà des niveaux enregistrés avant la crise financière. L'amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc n’est, d’ailleurs, pas récente, permettant aux exportations marocaines d’enregistrer un rythme de croissance de 5,6% par an entre 2013 et 2017 au lieu de 4,2% durant la période 2008-2012, selon le HCP. Toutefois, nuance-t-il, les performances des exportations n’ont pas permis d’atténuer l’effet du ralentissement de la contribution de la demande domestique à la croissance. Ce qui amène le patron du HCP, Ahmed Lahlimi, à soulever des interrogations sur «la nature de l’offre exportable susceptible de dynamiser les structures de production nationale et également d’assurer un financement endogène pour la soutenabilité de la demande intérieure».

Une question à laquelle il a répondu partiellement en notant que «le dynamisme que connaissent les exportations ne devrait pas (…) cacher la faible compétitivité du tissu productif national, notamment sur le marché domestique marqué par une forte pénétration des importations». Pour preuve, il indique que le taux de pénétration observé au Maroc, de l’ordre de 41%, dépasse largement celui des pays émergents se situant en moyenne à 25%.
Et c’est d’ailleurs l’enjeu du processus de la libéralisation de l’économie nationale, dont une étape importante vient d’être franchie, avec le passage à un régime de change plus flexible, selon un économiste que nous avons fait réagir sur cette question et qui a requis l'anonymat. Pour lui, la monnaie n’étant que l’expression de la force de l’économie, le plus important est de construire une économie solide. Il estime également qu’il est trop tôt pour se prononcer sur l’impact de cette flexibilisation sur le commerce extérieur, soulignant que la bande de fluctuation n’est pas large et vu que la valeur du dirham est fixée en fonction d’un panier, cela permet d'atténuer d'éventuels chocs. La performance des exportations en 2017 provient de la quasi-totalité des secteurs, principalement l'aéronautique (+18,4% à 10,91 milliards de DH), les phosphates et dérivés (+11,1% à 43,982 milliards), l'électronique (+8,5% à 9,149 milliards), l'agriculture et agro-alimentaire (+7,6% à 52,177 milliards) et bien sûr l'automobile (+7,1% à 58,518 milliards). Idem pour le textile et cuir (+5,9% à 37,383 milliards) et l'industrie pharmaceutique (+5,7% à 1,163 milliard), selon l'Office des changes.
Pour ce qui est des importations, elles ont atteint 434,7 milliards, en hausse de 6,3%. Le déficit de la balance commerciale s'aggrave ainsi de 2,6% à 189,8 milliards sous l'effet notamment de la facture énergétique (+27,3%). 

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