«#Faces Project» de Badr Bouzoubaâ ou la simplicité de la beauté humaine dans une ère digitale de sublimation

C’est à l’Institut français de Casablanca que les photographies de Badr Bouzoubaâ éliront domicile du 17 janvier au 28 février. Sa série de portraits d’hommes et de femmes marocains dévêtis de toutes les fioritures libérera le Casablancais des artifices des réseaux sociaux pour le confronter à la pureté du visage humain.
Cette exposition est l’opportunité pour ce photographe de briser le mouvement d’uniformisation des mimiques de comportements et des modes de vie accentué ces dernières années par l’avènement des smartphones et des réseaux sociaux. Badr Bouzoubaâ prend ici comme sujet le visage humain et le libère de tous les subterfuges, filtres ou postures diverses, qui lui permettent habituellement de dissimuler son individualité. La genèse de ce projet a été une expérimentation tenue avec des amis dans le studio de l’artiste qui a été révéla le potentiel de portraits en noir et blanc de sujets neutres aux visages droits et aux regards frontaux fixant l’opérateur. Ces clichés capturaient une honnêteté rare qui fut le fil conducteur du «#Faces Project». Ainsi, sans casting aucun, des sujets bénévoles se sont successivement heurtés à la lentille du photographe pour capturer la beauté que, selon Bouzoubaâ, chacun possède dans sa neutralité.
Dans une société obnubilée par les selfies réguliers et même intrusifs et la sublimation constante tout aussi bien physique que psychologique de l’individu sur les réseaux sociaux, ce projet représente un moyen de capturer l’essence de l’être humain, d’ouvrir une fenêtre sur son âme et de présenter sa beauté dans sa forme la plus brute. Il ne manquera pas de captiver l’attention des visiteurs de l’institut et remettra en cause la notion même de beauté qu’ils tiennent comme vérité.  Safaa Loukili Idrissi (stagiaire)