La FAO remet au Conseil de sécurité de l'ONU la liste des 16 pays concernés

Les conflits armés, parce qu'ils rendent impossibles toutes activités économiques, accentuent l'insécurité alimentaire des populations. Un constat établi à mainte fois par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). Le 29 janvier la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont adressé leur rapport au Conseil de sécurité de l'ONU portant sur l’insécurité alimentaire qui couvre 16 pays. «Pour la moitié de ces endroits, l’évaluation menée par la FAO et le PAM indique qu’un quart de la population est confrontée à des niveaux de famine critiques ou d’urgence, conformément au Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire», rapporte la FAO sur son portail électronique qui précise que ces pays ne sont pourtant pas les seuls à susciter une vive inquiétude. 
En République démocratique du Congo, 11% de la population du pays est maintenant en situation de crise ou a dépassé ce niveau auquel s’ajoutent 7,7 millions de personnes confrontées à une situation de faim aiguë. En septembre 2017, l'ONU avait publié un rapport qui établit clairement le lien entre la progression de la faim dans le monde, les conflits armés et le dérèglement climatique. D'après ce rapport, qui a été réalisé par la FAO, le PAM et le Fonds international des Nations unies pour le développement agricole (FIDA), la faim touche 11% de la population mondiale. L'augmentation de 38 millions de personnes concernées par la faim l'an passé est «en grande partie due à la prolifération des conflits violents et aux chocs climatiques», indique le rapport. Sur les 815 millions de personnes souffrant de faim, 489 millions vivent dans des pays touchés par des conflits. Après quelques années de chute du nombre de personnes souffrant de famine, 2014 a marqué l'année à partir de laquelle la courbe est repartie à la hausse. Le rapport de l'ONU souligne que les chiffres avaient recommencé à augmenter légèrement en 2014, à 776 millions contre 775 en 2013. 
En 2015, le bilan avait progressé d'un million supplémentaire. Pour Gilbert Houngbo, président du FIDA, il était «difficile d'interpréter» la progression de 2013 à 2015. «Mais en 2016, la hausse est vraiment sérieuse et constitue notre plus grande préoccupation sur les quinze dernières années», a-t-il déclaré. «La plupart des pays ont réalisé des progrès considérables depuis 25 ans dans la lutte contre la faim et la dénutrition, mais, dans la majorité des pays touchés par des conflits, les conditions ont stagné ou se sont détériorées», déplore l'ONU.