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Cet événement réunit aussi bien les peintures de Hanan Bouanani que les textes de l’auteur et écrivain Saïd Ben Ali, créant ainsi un espace d’échange et de communication des plus fertiles où le personnage de la femme est mis en exergue dans toute sa diversité. Les mots et coups de pinceau convergent pour raconter, chacun à sa manière, les multiples facettes de cette femme qui n’en finit pas d’attirer les pinceaux et plumes de nombreux artistes et intellectuels.
Dans cette exposition, le visiteur se trouve face à un partage et une communion entre les sensibilités de l’un et de l’autre, avec comme sujet de prédilection : la femme. Dans des propos recueillis par Fatiha Amellouk, chargée du pôle «Art et Culture et Communication» à la Fondation Hassan II, l’artiste Hanan explique que le choix de la femme comme sujet de ses peintures renvoie peut-être à sa propre aventure intérieure, «ou c’est ma manière de célébrer la femme, dans tous ses états, dépositaire de la tradition, moderne ou libérée, amoureuse… Mes personnages me dictent leur loi, me surprennent, je les suis, les accompagne, ils se révèlent à moi, me racontent leurs histoires, ce sont eux qui décident... Au hasard de mes voyages, de mes rencontres, certains se sont glissés en moi, une expression par-ci, une ambiance par là, comme un trésor enfoui en moi, à mon insu. Parfois, certains personnages se réveillent, frappent à la porte de mon imagination, se glissent en fêlures sous mes couteaux, en caresse sous mes pinceaux. J’essaie de leur être fidèle».
C’est de cette manière que Hanan Bouanani partage ses sensibilités et émotions avec les autres. En dévoilant son art à autrui. «À travers ce partage, l’artiste essaie d'apporter sa petite participation pour rendre le monde meilleur. Que ce soit la souffrance ou le bonheur, il essaie de les restituer avec sincérité», précise-t-elle. On ne peut faire le tour des toiles de Hanan sans remarquer l’état d’âme de chacun. Des personnages gais, d’autres nostalgiques ou encore malheureux qui inspirent la matière qui les représente. «La douceur de l'aquarelle, la volupté de l'acrylique, la griffure du couteau, l'affleurement d'un pinceau, leurs humeurs chuchotent en secret à mon âme et me guident dans mes choix», renchérit Hanan Bouanani qui, en tant qu'artiste d'origine marocaine, native de Belgique, se considère comme un arbre qui se déracine, enfouissant ses racines dans une terre nouvelle et tentant cependant de conserver ses particularités, tout en partageant ses fruits avec cette nouvelle contrée, d'y apporter sa différence comme un enrichissement réciproque. «C’est pour cela que je refuse de me cantonner à un registre, à un groupe, même si le soleil perce souvent entre les poils de mes pinceaux. De par ma formation, j'ai aussi la chance de partager et de transmettre mon amour et ma curiosité de l'art, dans le milieu scolaire, aux enfants. Ils ont cette innocence, cette fraîcheur, une source pure, sans doute une spontanéité, parfois cruelle, mais qui nous fait parfois défaut». Toujours est-il que l’art pour cette artiste maroco-belge est une célébration de la vie, de la joie, de l'amour, du partage, de la communion entre les êtres qu’elle représente aussi bien en tant que Belge au Maroc, ou en tant que Marocaine en Belgique.
