Quels sont les grands chantiers qui attendent l’écosystème marocain du capital amorçage pour les 3 prochaines années ? Définir la start-up et son statut juridique, créer une instance nationale public-privé fédérant les acteurs de l’écosystème start-up, aboutir à un modèle de contrat d’investissement ou encore adapter le système fiscal à la start-up, au fondateur et aux investisseurs. Ce sont là quelques-unes des recommandations, pour 2019, issues de la feuille de route que vient d'établir l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Une feuille de route censée encourager les acteurs de l’investissement en capital à se positionner davantage sur les start-up en phase d’amorçage.
Cette cartographie de recommandations, présentée lors d’une rencontre organisée hier au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), s’étale sur la période 2019-2021 et regroupe l’essentiel des actions et chantiers qui devront être bouclés à terme. Elle sera portée par la Confédération afin d’engager le gouvernement. Une commission mixte AMIC-CGEM a été créée à cet effet.
Ainsi, pour 2020, les efforts seront concentrés sur les dispositions relatives à la liquidation des start-up. Des outils de médiation, d’accélération des procédures et des structures de défaisance devront être mis en place. Autre chantier programmé, «la réforme de la société anonyme simplifiée (SAS)», a indiqué Tarik Haddi, co-président de Commission Amorçage de l’AMIC. Le but de l’Association est de l’assouplir pour permettre aux start-up de l’adopter à travers deux actions : en ouvrant le capital à d’autres actionnaires que ceux des sociétés anonymes et en abaissant le montant du capital minimum obligatoire lors de la création. En outre, permettre aux start-up d’utiliser des instruments financiers en phase avec leurs besoins (stock-options ou autres) ne pourrait qu’être bénéfique, souligne la Commission Amorçage. Dernier chantier programmé pour 2020, la mise en place d’un système d’aide aux créateurs d’entreprises, tel que les bourses aux porteurs de projets leur permettant de vivre convenablement pendant la phase de lancement. En 2021, trois actions de taille devront se concrétiser : la mise en place d’un marché secondaire pour l’échange de parts de capital des start-up, la création des «innovation bonds» et l’adaptation des statuts CFC pour accueillir les start-up étrangères installées au Maroc ou marocaines ayant des activités à l’export.