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Sur fond de crise politique, le gouvernement décrète l'état d'urgence pour six mois

Au lendemain de la démission-surprise du Premier ministre Hailamariam Desalegn, l'Éthiopie a décrété, vendredi, l'état d'urgence pour une durée de six mois, a annoncé samedi le ministre de la Défense, Siraj Fegessa, alors que le pays est secoué par des violences depuis près de trois ans.

Sur fond de crise politique, le gouvernement décrète l'état d'urgence pour six mois

«L'état d'urgence sera en place pour six mois et sera approuvé par le Parlement», a indiqué le ministre, dont les propos ont été rapportés par la télévision publique EBC, estimant qu'«il y a encore des poches dans certaines régions où la violence prévaut». «Au terme d'une réunion du Conseil des ministres ce jour (vendredi), l'état d'urgence a été décrété à compter de maintenant», selon un communiqué officiel du gouvernement, relayé, le même jour, par la chaîne de télévision EBC, invoquant le risque de nouveaux «affrontements sur des lignes ethniques» et la nécessité de protéger l'ordre constitutionnel. «Afin d'être en mesure de protéger le système constitutionnel, l'instauration de l'état d'urgence est devenue nécessaire», estime-t-on.
Cette annonce intervient au lendemain de la démission-surprise du Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, sous pression au sein de la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) et emporté par une crise politique marquée par des manifestations antigouvernementales sans précédent depuis un quart de siècle. Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région Oromo (sud et ouest), la plus importante ethnie du pays, puis s'était étendu courant 2016 à d'autres régions, dont celle des Amhara (nord). Sa répression a fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme.

Le pays d'Afrique orientale avait levé en août dernier l'état d'urgence décrété en octobre 2016, après de violentes émeutes au cours desquelles un grand nombre d'entreprises publiques et privées avaient été incendiées. Les manifestants dénonçaient également une limitation des libertés individuelles et un déséquilibre dans le partage des richesses.
Ces dernières semaines, les autorités éthiopiennes ont toutefois libéré des centaines de prisonniers – dont des figures de l'opposition et des journalistes – et abandonné des poursuites, à la suite de la promesse du Premier ministre, le 3 janvier dernier, de libérer un certain nombre d'hommes politiques pour «améliorer le consensus national». Le Premier ministre éthiopien doit rester en poste jusqu'à la désignation de son successeur.

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