Les Gazelles à la hauteur du défi

Qui a dit que les femmes n'avaient pas le sens de l’orientation ? S'il y a des femmes qui battent en brèche ce cliché haut la main, c'est bien les participantes au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. Pas de vitesse et pas de GPS. Pour se retrouver dans le désert, les Gazelles sont juste munies d'une carte et d'une boussole et la majorité d'entre elles arrivent bien à relever le défi. En effet, le Rallye Aïcha des Gazelles est le seul événement dans le monde à proposer un circuit hors-piste dédié aux femmes dans lequel elles sont appelées à naviguer à l'ancienne.
Loin de faire peur à la gent féminine, cette année encore, le Rallye est un grand succès. 165 équipages réunissant 330 participantes de 16 nationalités différentes s'y sont donné rendez-vous. 79% des Gazelles participent au Rallye pour la première fois, et le moins que l'on puisse dire est qu'elles étaient toutes déterminées à réussir l'aventure. Et il en faut de la détermination pour faire ce Rallye, en plus de l'endurance.
Les deux derniers jours étaient consacrés à la deuxième étape marathon reliant Mhamid El Ghizlane à Foum Zguid. Soit 235 km de dunes, de sable, de pistes… et en prime, une nuit en plein désert dans les dunes de Chegaga. Après deux jours de course, les Gazelles ont commencé à atteindre la ligne d'arrivée à partir de 14 h où elles ont été accueillies par les organisateurs dans une ambiance de fête. Klaxons, cris, hourras… les participantes exprimaient très fort leur joie et leur fierté d’avoir accompli cette compétition unique et relevé le défi pendant huit jours.
Cependant, le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, c'est aussi beaucoup de surprises, pas très bonnes parfois. C'est le cas, par exemple, des Françaises Vanessa Paillet et Fanette Cadou qui ont dû abandonner la course lors de cette dernière étape à cause de problèmes mécaniques. «On a été très déçues. On était motivées et enthousiastes à l'idée de passer ce deuxième marathon et de découvrir ce dernier parcours. Mais un problème mécanique nous a empêchées de poursuivre l'aventure», confie Vanessa.
C'est aussi un problème mécanique qui a mis fin à l'aventure de la Canadienne Stéphanie Perusse et la Française Anne-Marie Borg, pourtant favorites de cette édition. «On a eu un Rallye extraordinaire jusqu'à la dernière étape du marathon quand la voiture s’est brisée. C'est la vie ! On est en bonne santé et c'est l'essentiel. On reviendra l'année prochaine pour gagner la première place», promet Stéphanie, qui participe pour la deuxième fois. Et d’ajouter : «On ne se connaissait pas avant, ma coéquipière et moi, mais on s'est très bien entendu, la preuve c'est qu'on s'est classées premières au général jusqu'à mercredi. Mais ce n’est pas grave, on profite de la beauté du désert marocain».