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Le gouvernement aura-t-il le temps de réajuster ses calculs ?

Le gouvernement est en train d’apporter les dernières retouches à son projet de loi de Finances avant de le soumettre au Parlement dans les délais impartis, soit au plus tard le 20 octobre. Compte tenu de la flambée du baril, du ralentissement de la croissance mondiale qui impacterait la demande adressée au pays et du financement du social, l'Exécutif est mis à rude épreuve.

Le gouvernement aura-t-il  le temps de réajuster ses calculs ?

C'est la course contre la montre pour le gouvernement. Il ne lui reste que quelques jours pour déposer le projet de loi de Finances 2019 au Parlement au plus tard le 20 octobre, soit samedi prochain. Il doit entre temps apporter les dernières retouches à ce texte important qui conditionnera l’action gouvernementale pour toute l’année prochaine. Et ce, même si, forcément, le gros du travail a déjà été réalisé, avec notamment les principales prévisions du gouvernement, notamment du ministère de l'Économie et des finances avec son nouveau titulaire Mohamed Benchaâboun. Sachant par ailleurs que la note de cadrage du Chef du gouvernement remontant au 13 août dernier avait tracé de premières orientations. Cette note tablait notamment sur un taux de croissance 2019 de 3,2% (dont 3,7% pour les activités non agricoles), s’appuyant essentiellement sur l’hypothèse d’un baril de pétrole à 68 dollars et d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux.

Étant donné qu’elles datent de deux mois et que, entre temps, bien de l'eau a coulé sous le pont de la conjoncture notamment internationale, ces prévisions sont-elles encore tenables ?
Ainsi, les tensions géopolitiques, notamment les sanctions américaines contre l’Iran, exportateur de pétrole, mais aussi d’ordre climatique, dans le monde poussent le prix de l’or noir à se renchérir. Et ce, même si la demande mondiale devra être moins forte que prévu, d’après aussi bien l'Agence internationale de l'Énergie que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). En effet, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait vendredi dernier 80,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 61 cents par rapport à la clôture de jeudi. De même, le baril de «light sweet crude» pour le contrat de novembre prenait 65 cents à 71,62 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
En outre, l’économie mondiale fait face à de nouveaux risques, dont les tensions commerciales. Ce qu’a relevé la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, jeudi dernier à Bali, prévenant que des guerres commerciales de plus en plus accentuées et une nouvelle crise financière menacent fortement l'avenir de l'économie mondiale. Elle a notamment rappelé la révision à la baisse par le FMI de ses prévisions pour la croissance mondiale de 0,2 point à 3,7%.

Le Maroc ne serait pas épargné par ce ralentissement, puisqu’il ferait même moins que le taux de croissance mondial. Le Royaume se contenterait, en effet, selon le FMI, d’une croissance du PIB de 3,2% en 2018 et en 2019, après 4,1% en 2017. Ce qui serait, toutefois, mieux que la moyenne de la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) (+2% cette année et + 2,5% en 2019).
Les pronostics du Fonds sont plus optimistes que ceux de Bank Al-Maghrib (3,1%), de la Banque mondiale (2,9%) et du HCP (2,9% également).

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