Connexion
Bonne nouvelle pour l’économie nationale. Après 37.000 pertes d'emplois en 2016, le marché du travail s'est redressé l’année dernière, avec 86.000 emplois créés. Il s'agit du plus haut niveau en cinq ans. Mais celui-ci reste inférieur aux 95.000 postes générés en moyenne annuelle sur la période 2008-2013. Cette bonne nouvelle s'est accompagnée d'une moins bonne : l'aggravation du taux de chômage, qui passe de 9,9% en 2016 à 10,2% l'année suivante.
Voilà qui donnera du fil à retordre au gouvernement, dont l'objectif est de ramener ce taux à 8,5% en 2021. Cette année encore, l'équipe El Othmani aura à faire face à un chômage de plus en plus important, le Haut Commissariat au Plan (HCP) prévoyant 10,5%. En 2017, le chômage a sévi plus dans les zones urbaines (14,7% contre 14,2% en 2016) que dans les campagnes où il a stagné sur un an à 4%, en raison de la bonne récolte agricole. Encore une fois, les jeunes en âge de travailler ont été le plus touchés (26,5%), suivis des diplômés (17,9%) et des femmes (14,7%). «Malgré l’accroissement du volume de la population occupée, le taux d’emploi a baissé de 42,3 à 41,9%. Ce taux a également reculé de 0,8 point en milieu urbain et augmenté de 0,3 point en milieu rural», souligne le HCP dans sa dernière note d’information sur le marché du travail. La population active a ainsi progressé de 135.000 personnes pour s’établir à 11,915 millions. Cette évolution a été accompagnée par une augmentation du nombre de chômeurs, tous en milieu urbain. Leur nombre global est ainsi monté à 1,216 million de personnes, soit 49.000 supplémentaires sur un an. La population sous-employée est, quant à elle, ressortie à 1,044 million, soit un taux de 9,8% au niveau national (+0,2 point sur un an) : 8,9% en zone urbaine et 10,8% en milieu rural. Globalement, en 2017, le marché de l'emploi a été marqué par une progression de 1,7% de la population en âge d’activité. Ce qui représente un rythme plus soutenu que celui de la population active (1,1%). Le taux d’activité a ainsi fléchi à 42,4% en milieu urbain et augmenté de 54,1% en milieu rural.
Création d'emplois : le BTP et l'industrie en perte de vitesse
En 2017, les postes créés étaient pour 57.000 rémunérés et 29.000 non rémunérés. À la faveur d'une bonne campagne agricole, le secteur de l’agriculture, forêt et pêche affiche le plus important nombre de créations d’emplois, soit 42.000 dont plus de 90% dans le monde rural. Le secteur revient de loin après les pertes enregistrées entre 2015 et 2016 d’une moyenne annuelle d’environ 75.000 postes. Dans le BTP, et après une création annuelle moyenne de 20.000 emplois entre 2014 et 2016, l'activité n’a généré que 11.000 postes nets, dont 3.000 en zone urbaine. Idem pour l’industrie, qui a vu le nombre de postes créés diminuer, passant d’une moyenne annuelle de 10.000 entre 2015 et 2016 à 7.000 l’année dernière.
5.000 emplois ont été enregistrés dans la seule branche de l'industrie alimentaire et boissons.
