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La grande enquête nationale qui déballera tout

Le Haut Commissariat au Plan a secoué le cocotier et ça a marché. Ses déclarations sur l'insertion des lauréats de la Formation professionnelle, si elles n'en sont pas à l'origine, ont en tout cas accéléré le lancement du projet d'enquête nationale sur l’intégration de ces diplômés dans le marché du travail. En mars prochain, le gouvernement doit confier cette investigation à un prestataire pour plus de 3,8 millions de DH. Celle-ci porte sur une population cible de 182.093 lauréats issus des différentes filières. La date de référence de l’enquête est 9 mois après la sortie de l’établissement de formation.

La grande enquête nationale  qui déballera tout

Que deviennent les lauréats de la formation professionnelle ? Au-delà des opérations de suivi ponctuel, le gouvernement veut passer à la vitesse supérieure. Il compte mener une enquête nationale sur le sort que connaissent les lauréats du système de la formation professionnelle. Le Secrétariat d’État chargé de la Formation professionnelle doit ainsi commanditer le 22 mars prochain la réalisation de cette grande enquête. 
Le budget réservé à cette investigation s'élève à plus de 3,8 millions de dirhams.
 Concrètement, l'enquête devra mesurer le niveau d’insertion des lauréats du système dans la vie active neuf mois après leur sortie de l’établissement de formation avec une évaluation des niveaux d’emploi et de chômage. Elle devra par ailleurs déterminer les caractéristiques et la qualité des emplois occupés ainsi que les principales causes du chômage. Le tout assorti de l’appréhension du niveau d’adéquation de la formation à l’emploi occupé. «Ces objectifs seront approchés au travers de plusieurs indicateurs dont les principaux sont les taux d’emploi, d’insertion et de chômage, l’emploi type exercé, la tranche de salaire et l’activité de l’employeur», précise le Secrétariat d’État chargé de la Formation professionnelle. 
L’étude sera réalisée à travers une enquête par échantillonnage et par entretien direct auprès d’un panel représentatif de lauréats. 

La population cible est constituée de l’ensemble des lauréats du système de la promotion 2016 tous modes de formation confondus (résidentielle, alternée et apprentissage), soit au total 182.093 personnes. Ces derniers relèvent de plusieurs opérateurs de formation, principalement l’OFPPT. Ils sont également issus de plusieurs secteurs de formation dont le tourisme-hôtellerie, le textile-habillement-cuir, les technologies de l’information et de la communication, l’électronique, l’automobile et l’administration.   
Ce projet d’enquête vient-il en réponse aux dernières déclarations du Haut Commissaire au plan, Ahmed Lahlimi ? En tout cas, l'appel d'offres intervient jour pour jour après la sortie médiatique de Lahlimi le 10 janvier dernier à Casablanca. Monsieur statistiques du Royaume a chargé le système de la formation professionnelle qui produit plus de chômeurs que l’enseignement général. Lors de la présentation des perspectives économiques pour 2018, Lahlimi avait indiqué que le rendement externe de la formation professionnelle, en termes de chômage comme en termes d’adéquation de leur formation à l’emploi, était très largement moins favorable à celui des promotions de leurs homologues issus de l’enseignement général. «Les lauréats de la formation professionnelle ont plus de difficultés à intégrer le marché du travail que ceux de l’enseignement général. Ils enregistrent des taux de chômage respectifs de 24,5 et de 16%, avec un rapport de 1 à 1,5 fois plus important», déplore le Haut Commissaire au plan. De même, le niveau du chômage s’accroît davantage avec le relèvement du niveau des diplômes dans la formation professionnelle que dans celui de l’enseignement général. Explication : dans le premier cas, le taux de chômage de diplômés varie avec le relèvement du niveau de formation de 16 à 23% et dans le second cas, celui de l’enseignement général, de 2 à 10%. Par ailleurs, lorsqu’ils sont en emploi, 33% des diplômés de la formation professionnelle contre 11% de ceux de l’enseignement général occupent des postes en déclassement par rapport à leur qualification. Par ailleurs, 37% des diplômés de l’enseignement général en emploi accèdent à des surclassements de leurs métiers qu’ils occupent, contre 7,9% de leurs homologues de la formation professionnelle. 
 

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