Grande étude dans le pipe pour révolutionner la chaîne de valeurs

L’État compte donner un réel coup de fouet au pompage solaire en agriculture. Le chantier, ouvert depuis déjà 2013, consiste à promouvoir le développement des systèmes de pompage photovoltaïques pour l’irrigation (GEF-pompage solaire) dans la perspective d’une décompensation du gaz butane largement utilisé en agriculture pour l’irrigation. En effet, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) commanditera pour 1,7 million de dirhams, le 27 juillet, une étude pour la structuration de l’accompagnement du pompage solaire. Celle-ci devra ainsi proposer une approche de développement maîtrisée du marché du pompage solaire photovoltaïque pour l’irrigation localisée selon un scénario de politique intégrée de promotion incluant entre autres les mécanismes techniques appropriés de facilitation de marché, des incitations fiscales et financières et l’adaptation des mécanismes de financement. 
À travers cette consultation, l’AMEE entend analyser la situation du marché du PV sur la base d’une enquête à mener auprès d’un échantillon représentatif de la demande (500 agriculteurs et les prescripteurs publics concernés). Sur la base de cette enquête, l’institution établira la base de référence du pompage PV au Maroc et capitalisera sur les pratiques et enseignements via un benchmark national et international. Il s’agit également d’analyser la demande en passant au crible les usages et pratiques des agriculteurs et établir des référentiels techniques, de qualité et sécurité nécessaires ainsi que ceux relatifs au renforcement des capacités. «Le développement de la chaîne de valeur requiert l’engagement fort des fabricants, des distributeurs et des installeurs de PV pour une initiative coordonnée autour de la création d’un produit final, assistée éventuellement par les pouvoirs publics. Le soutien public et des agences de développement concernées resteront à identifier au niveau des activités de conseil, de production, de commercialisation et services après-vente ou encore de financement», indique l’AMEE. Celle-ci espère, en effet, améliorer la connectivité dans la chaîne des valeurs, par exemple, par l’introduction d’un protocole de contrôle de qualité que tous les acteurs de la chaîne devront respecter. Il est également question de renforcer la position des acteurs les plus faibles notamment les TPE dans la chaîne des valeurs. À cela s’ajoute l’intégration d’activités nouvelles et à plus forte valeur ajoutée notamment à travers la mise en place d’une plateforme de communication et de rencontres d’opportunités-offres de services et le développement de liens nouveaux dans la chaîne par exemple entre les sociétés dominantes et les prestataires locaux permettant de nouvelles formes de coordination de la chaîne et le déploiement de mécanismes appropriés de partenariat et d’accompagnement. Rappelons que GEF-pompage solaire est fruit d’un partenariat entre le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’AMEE. Il est mis en œuvre avec un appui financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM/GEF) qui s’élève à 2,639 millions de dollars. Le projet associe plusieurs partenaires institutionnels dont les départements de l’Énergie et de l’Agriculture et le Groupe Crédit Agricole du Maroc. Ses objectifs : la sensibilisation des opérateurs et des agriculteurs sur l’intérêt économique et environnemental du pompage solaire, le développement de mécanismes de financement facilitant l’acquisition des systèmes photovoltaïques de pompage et la normalisation des installations solaires pour l’irrigation. Notons que durant les cinq dernières années, des initiatives de financement de projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables ont été lancées en particulier par le Crédit Agricole, BMCE, Attijariwafa bank. L’étude en projet devra explorer de nouvelles sources et formules de financement. 
En décembre 2017, le PNUD et l’AMEE avaient tenu la première réunion du comité de pilotage du projet afin de permettre à ce dernier et aux différents partenaires de se concerter et de valider les priorités stratégiques pour 2018.