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Hakim Ziyech, chef d’orchestre des Lions et pourvoyeur des fers de lance

Traité de stupide par Marco Van Basten au lendemain de son choix opéré en faveur du Maroc aux dépens des Pays-Bas, Hakim Ziyech a fini par avoir le dernier mot, les Oranje étant réduit à suivre la Coupe du monde sur téléviseur. Auteur d’une quatrième saison de suite avec plus de 10 assists à son compteur, le «Bad Boy» d’Amsterdam a encore confirmé son statut d'un des meilleurs architectes des offensives, un talent brut qui devrait profiter à Hervé Renard et sa bande à partir du 15 juin.

Hakim Ziyech, chef d’orchestre des Lions et pourvoyeur  des fers de lance

Longtemps décrié malgré ses exploits sur les pelouses de l’Eredivisie, Hakim Ziyech a encore une fois souffert des représailles de ses propres supporters de l’Ajax Amsterdam cette saison, et ce malgré un bilan final plus que positif : 9 buts, 15 passes décisives et 9 titres de meilleur homme du match, des statistiques qui lui ont permis d'avoir le trophée du meilleur joueur du club cette saison. Le principal distributeur de caviars en sélection nationale marocaine et l’un des meilleurs créateurs d’occasions en Europe a choisi de tourner le dos à l’équipe de son pays d’accueil et a opté pour l’appel du cœur, honorant la mémoire de son défunt père et exauçant le souhait de sa mère.
L'histoire de Hakim Ziyech avec la sélection marocaine est assez récente, mais le jeune talentueux de l'Ajax Amsterdam a déjà fait couler beaucoup d'encre au Maroc comme aux Pays-Bas. Issue d'une famille nombreuse (neuf frères), Ziyech sera traumatisé par la mort de son père et plongera dans le monde des drogues dures et de l'alcool très jeune. Cependant, l'intervention de Aziz Doulfakar (l'un des premiers Marocains à évoluer en Eredivisie) lui sera salutaire. Après avoir intégré l'Académie du SC Heerenveen, le Marocain fera ses preuves dans le même club avant de signer pour Twente.

L’enfant terrible d’Amsterdam, aiguilleur des offensives marocaines
Après avoir tourné le dos aux Oranje pour enfiler le maillot des Lions de l'Atlas, Ziyech n'a pas été épargné par les médias hollandais, ni par les anciennes gloires du football néerlandais comme Marco Van Basten qui est allé jusqu'à le traiter de «stupide» pour son choix en faveur du Maroc. Hakim a ensuite enduré les insultes de ses supporters à Twente (qu'il portait pourtant à bout de bras en participant à plus de 70% des buts de l'équipe), mais il est resté déterminé et convaincu de sa décision.
Une fois au sein de la sélection, le numéro 10 de l'Ajax n'a pas mis longtemps à se frayer une place dans le cœur des Marocains, même s'il a raté la dernière Coupe d’Afrique des nations 2017 suite à un pépin avec Hervé Renard, un différent qui a finalement été réglé grâce à l'intervention du président de la FRMF, Faouzi Lakjaâ. Sur la pelouse, «El Maestro» a le mérite d'avoir apporté davantage de solutions offensives, de par sa vista, sa vision du jeu, ses passes millimétrées et souvent osées, et ses belles frappes cadrées. Son penalty raté face au Mali à Bamako (qualifications Mondial 2018) a bien suscité quelques soupirs, mais personne n'est allé jusqu'à fustiger le jeune meneur, preuve que le public est conscient du joyau qu'il détient et qu'il est prêt à faire preuve de patience pour le voir arriver à son plus haut niveau. Il est d’ailleurs le meilleur buteur de l’équipe marocaine depuis l’avènement d’Hervé Renard, et compte à son actif 8 buts en 17 sélections, un gage de sa régularité et de son implication offensive au service comme à la conclusion.
À l’issue de la saison 2017-2018, un exercice qu’il a clôturé sur une tentative d’agression perpétrée par des fans de l’Ajax, Ziyech a été courtisé par l’AS Rome et d’autres clubs en Premier League. À 25 ans, il pourrait faire le grand saut juste après la Coupe du monde, à condition d’illuminer les pelouses russes de ses passes magiques et de ses tirs déroutants pour hisser les Lions en huitièmes de finale pour la deuxième fois de leur histoire. 

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