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Décidément, ce docteur en acoustique, qui a à son actif plusieurs événements plastiques entre résidences d’artistes, expositions individuelles, collectives et virtuelles, ne manque pas de nous surprendre à chacune de ses prestations, à travers ses démarches plastiques innovatrices qui apportent de la nouveauté créative. Cette fois-ci, les travaux picturaux, qu’il présente au public r’bati, questionnent des notions universelles à travers des perceptions visuelles et acoustiques tantôt palpables, tantôt fictives. «Pour cette exposition, j’ai choisi comme titre “Sounds like good and evil”, car de même qu’une brique peut construire un hôpital ou une prison, un son peut incarner le bien et le mal. Du point de vue philosophique, la signification et la pertinence même des concepts de bien et de mal ont fait l'objet de nombreuses analyses divergentes. L’on s’égare facilement entre les notions d’utilité de Spinoza, de moralité, ou d’universalité d’autres penseurs. Mon point de vue est tout autre : questionner ces notions universelles à travers des perceptions visuelles et acoustiques tantôt palpables, tantôt intangibles», indique Hamid Bouhioui. Cet artiste chercheur, dans sa réflexion autour de cette thématique, a découvert que «la façon la plus périlleuse et la plus bouleversante d’être artiste sonore est celle de créer des œuvres qui suggèrent le son sans nécessairement le produire. En effet, ce qui rend les œuvres intéressantes, ce n’est pas ce qui est là, c’est souvent ce qui n’est pas là ! Et c’est ce que je me suis efforcé de proposer dans cette exposition, assumant avec panache et peut-être même un peu d’insolence cet esprit de liberté et d’innovation. Ainsi, l'aspect visuel, spatial du son est mis à la surface,
évoquant la complexité et l'étrangeté du monde invisible sous les sons entendus».
C’est ce qui l’a amené à diversifier les supports utilisés pour son exposition, en faisant appel aux installations, peintures, dessins et bien d’autres moyens, afin de mieux présenter la thématique de l’exposition et lui donner le sens qu’il faut. Pour expliquer la démarche qu’il a entreprise pour réaliser ce concept, l’artiste Bouhioui indique que «les travaux de cette exposition se concentrent sur l’aspect spatial et géométrique du son comme élément crucial de l'expression artistique visant à explorer les limites entre le son et la vision et dépeignant la relation entre l'espace et le temps et entre les aspects audibles et visuels du son. En d’autres mots, le son et l'espace sont les piliers fondamentaux de mon travail. Ainsi, l'aspect visuel, spatial, du son est mis à la surface, révélant la complexité et l'étrangeté du monde invisible sous les sons entendus». Une belle expérience dans le parcours de Bouhioui et qui, certainement, ne passera pas inaperçue devant les critiques d’art et connaisseurs en la matière. C’est le cas de la conceptrice Visuelle Manon Rainville dont l’analyse révèle que «les œuvres d’art sonore de Bouhioui sont une porte ouverte sur le cœur et l’âme de quelqu’un. Ce qui est chose rare et heureusement pour nous cette opportunité est possible. Lorsqu’on s’arrête devant une de ses œuvres pour en prendre le pouls, on se laisse envahir par son univers. L’œuvre de Hamid Bouhioui est une trace de son et de couleur qui laisse un sillon artistique, puisant ses racines dans un homme d’exception et qui dépasse toutes les cimes lorsque cet homme nous ouvre son cœur».
