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«Hindi et Hormoz», un long métrage iranien sur le mariage précoce

Parmi les films de la compétition officielle qui ont retenu l’attention lors du 15e Festival international du film transsaharien de Zagora, figure le long métrage «Hindi et Hormoz» du réalisateur iranien Abbas Amini. Le film aborde, à travers une histoire dramatique, la question du mariage précoce.

«Hindi et Hormoz», un long métrage iranien  sur le mariage précoce
On a interdit à Hindi, qui va encore en classe, de porter sa bague, de se maquiller et de rencontrer son mari à la porte de l’école.

C’est l’histoire d’un très jeune couple qui vient de se marier selon la tradition de l’île d’Hormuz en Iran. La fille, Hindi, âgée de 13 ans, et le garçon, Hormoz, de 16 ans, ne connaissent rien à la vie de couple. On a décidé de les marier pour soutenir matériellement la famille de l’épouse. On a interdit à Hindi, qui va encore en classe, de porter sa bague, de se maquiller et de rencontrer son mari à la porte de l’école.
Hormoz, pour subvenir aux besoins de sa femme et aider sa belle mère, cherche du travail qu’il ne trouve pas. La population de l’île où il habite est très pauvre et dépend uniquement de la pêche et d’une mine qui emploie quelques habitants. Toujours est-il que le jeune couple a commencé à prendre goût à la vie et à lutter pour survivre. Le mari n’a eu d'autre choix que d’accepter le travail de transporteur de marchandise illégale à bord d’une petite embarcation. Ce travail qui lui permet d'échapper à la pauvreté n’a pas duré longtemps, puisqu’un jour, il fut surpris par la police en pleine mer. Ce qui l'a contraint à jeter la marchandise à l’eau et à se cacher sous l’embarcation.
Mais son employeur ne veut rien savoir et lui réclame le prix de ses caisses sinon il l'envoie en prison. Ce qui pousse le jeune homme à s'adonner à un autre trafic, celui de la terre rouge de l’île, car ce sable contient des particules servant à la fabrication de produits cosmétiques. Encore une fois, il met sa vie en danger. Un jour la mer rejette son corps inerte. Une scène très émouvante qui explique les dangers auxquels il s'est exposé pour survivre et subvenir aux besoins de sa famille. «Hindi et Hormoz» est le deuxième film de ce jeune réalisateur après «Valderama» qui fut, également, sélectionné à Berlin. Dans ce premier film, Abbas Amini avait traité la problématique des enfants illégaux. Ce qui a ouvert la voie pour que 140.000 enfants aient leur carte d’identité. Dans le second, il dénonce le mariage des jeunes. Il a lancé un appel pour qu’on prenne ce phénomène au sérieux. D’ailleurs, les députés en Iran ont demandé à voir le film le mois prochain. Il est déjà sorti dans les salles ARC en Iran où l’État prend en charge un peu les frais», souligne la distributrice du film, Nasrine Médard de Chardon. Abbas Amini ajoute, concernant les deux principaux protagonistes du deuxième film, que ce ne sont pas de vrais acteurs. «Ils n’ont jamais fait de cinéma. Ce sont des enfants de cette île du sud de l’Iran. À travers ce film, le réalisateur espère contribuer à faire augmenter l’âge minimum du mariage des enfants». C'est dire que le cinéma peut parfois contribuer au changement dans une société.

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