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Intoxications au monoxyde de carbone, un danger mortel

Le décès, dernièrement à Rabat, d'une femme par asphyxie au gaz butane relance le débat sur le risque d’utilisation des chauffe-eaux et les mesures de sécurité à mettre en place.

Intoxications au monoxyde de carbone, un danger mortel

Selon des autorités locales, une quadragénaire est décédée, jeudi dernier à Rabat, par asphyxie au gaz butane émanant d'un chauffe-eau. La victime, âgée de 43 ans, a rendu l'âme à son arrivée à l’hôpital Ibn Sina, alors que son fils âgé de 10 ans reçoit toujours les soins nécessaires dans le même établissement. La même semaine, les réseaux sociaux ont fait circuler l’annonce du décès d’une jeune mariée victime d’une asphyxie au gaz butane. En ce temps froid, on note une hausse des accidents liés à l’utilisation des chauffe-eaux, et parfois, ce sont des familles entières qui succombent à cause de ce tueur sournois qui a été à l’origine du décès d’une douzaine de personnes en moins d’un mois. 
Selon le Centre antipoison du Maroc (CAPM), l’intoxication au monoxyde de carbone au niveau national reste fréquente, grave et souvent non reconnue. Elle constitue un problème de santé publique. En effet, les dernières statistiques du CAPM font état de 2.962 cas d’intoxication par les gaz notifiés en 2016. Les gaz incriminés sont le monoxyde de carbone dans 99,4% des cas (le gaz des bombes lacrymogènes représente 0,4% des cas et le gaz butane 0,2%). Ces intoxications surviennent plus en milieu urbain et surtout à domicile. La circonstance accidentelle prédomine dans 98,8% des cas. Pour aux régions les plus touchées par ce type d’intoxication, Fès-Meknès arrive en tête, suivie par les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Marrakech-Safi.
Pour la Fédération nationale des associations du consommateur au Maroc, il y a plusieurs facteurs responsables de ce genre d’intoxication, mais ces accidents, souvent mortels et généralement causés par une fuite de gaz de chauffe-eau, peuvent être évités si l’on respecte certaines règles. «D’abord, l’État devrait assurer un contrôle régulier auprès des fournisseurs qui sont dans l’obligation de délivrer au client une facture et une garantie légale d’une année selon la loi 24-09. Ensuite, il y a le plombier qui doit maitriser son travail et respecter les consignes pour la pose d’un chauffe-eau à gaz. Et enfin, le consommateur doit éviter le marché informel», notent les responsables de la fédération.
Par ailleurs, le Centre antipoison du Maroc tient à rappeler quelques importantes règles de sécurité pour éviter des intoxications au monoxyde de carbone. «Nous avons développé une stratégie nationale intégrée et dynamique de lutte contre les intoxications oxycarbonées, impliquant des départements aussi variés que les départements de la santé, de l’éducation, de l’industrie et du commerce, mais aussi les associations des consommateurs, les vendeurs des appareils de chauffage, les architectes et les entrepreneurs», précise le centre. Cette stratégie s’articule autour de six axes : 
• Evaluer l’ampleur de l’intoxication par le monoxyde de carbone (CO), de la façon la plus proche possible de la réalité.
• Standardiser et hiérarchiser la prise en charge.
•Développer un programme d’information, éducation et communication pour la population et pour les professionnels de santé.
• Mettre à la disposition des professionnels de santé les moyens nécessaires de diagnostic et de prise en charge.
•Inciter à l’instauration d’une réglementation pour diminuer les sources d’intoxication.
•Activer la collaboration multisectorielle.
Pour réussir cette stratégie, le CAPM appelle à relever les défis qui sont essentiellement d’ordre financier, réglementaire, de contrôle, de coordination et d’innovation.

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