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Khaled Zerouali : Sans coordination entre l’Afrique et l’UE, il sera difficile de régler le problème migratoire

Invité au débat organisé la semaine dernière par l’Institut Royal des études stratégiques, le wali directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, a livré la vision et les pistes à explorer pour traiter cette problématique.

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La question de la migration est un sujet récurrent ces derniers temps et elle le restera au cours des prochaines semaines. Et pour cause, le mois de décembre sera marqué par l’organisation à Marrakech du Forum mondial pour la migration ainsi que la rencontre onusienne pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le sujet est également sur toutes les lèvres, étant donné que de nombreux réseaux ont été démantelés par les services marocains de sécurité.
Le wali directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, invité par l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) sur la question, a apporté son éclairage d’expert. Après avoir rappelé le démantèlement de quelque 40 réseaux et 2.300 embarcations interceptées destinées à l’immigration clandestine, il a mis en avant les efforts déployés par le Maroc à ce niveau, tout en soulignant l’importance de la coordination avec les partenaires européens. En ce qui concerne les migrants en Afrique, il affirme que seule une minorité décide d’aller au-delà. Et c'est cette minorité qui est sous les feux des projecteurs des médias.

M. Zerouali estime que tant qu’il n’y aura pas une coordination entre l’Afrique et l’Union européenne, à travers une stratégie commune, il sera difficile de régler le problème. Cette absence de coordination aide surtout les réseaux de trafic, qui s’adaptent facilement. Il a rappelé que le Maroc, en 2006, a inauguré le processus de Rabat à travers la conférence développement et migration. Pour la première fois, cette initiative a réuni autour de la même table les pays d’origine, de transit et de destination. Depuis, le Maroc a adopté une stratégie inclusive qui a permis la régularisation d’un grand contingent de migrants.

«Si on veut travailler convenablement sur le contrôle frontalier, il faut que l’Europe renforce la sécurité de ses frontières sud, mais cela ne réglera pas le problème. Pour qu’on fasse un travail sérieux, il faut que nos capacités de contrôle frontalier soient renforcées. C’est ce que nous disons aujourd’hui à nos partenaires européens. Le Maroc est le seul pays à avoir déployé un dispositif tout au long de ses frontières. Nous, on n’est pas en guerre avec l’Espagne et il n’y a aucune raison pour qu’on ait un tel dispositif. Mais nous sommes un État responsable. Nous voulons assumer notre responsabilité dans le cadre du processus de Rabat, nous avons donc déployé tout un dispositif de près de mille hommes sur les côtes, car nous voulons consacrer ce principe de responsabilité, et aussi parce que nous voulons envoyer le message que le Maroc ne peut pas être une plateforme de transit», insiste-t-il. Selon lui, si le Maroc montre une quelconque faiblesse en matière de contrôle frontalier, tout le monde va essayer de l’exploiter. Il précise à ce sujet que le Royaume a déployé ce dispositif de 2004 à 2015, ce qui a permis de réduire de 93% les arrivées sur le sol espagnol. «Avec tout ce qui se passe aujourd’hui en Libye, les flux se sont réorientés vers la route de la Méditerranée occidentale et notre dispositif aujourd’hui est sous pression, pour ne pas dire dépassé. C’est pourquoi nous appelons nos partenaires européens pour anticiper la crise…», plaide le wali directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur. 

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