La réapparition lors d'une conférence de presse-spectacle, mercredi dernier, du journaliste russe critique du Kremlin Arkadi Babtchenko donné la veille abattu de trois balles dans le dos à l'entrée de chez lui à Kiev où il s'est exilé, avait été accueillie par des effusions de joie par ses collègues. Le procédé a été justifié comme nécessaire pour déjouer une tentative d'assassinat bien réelle organisée, selon Kiev, par les services secrets russes, visant Arkadi Babtchenko mais aussi une trentaine d'autres personnes, en remontant de l'exécutant aux commanditaires. Il a aussitôt sans surprise suscité la colère de Moscou, qui a dénoncé une «provocation antirusse», mais aussi déclenché une avalanche de critiques de journalistes et d'organisations de médias. La Fédération internationale des journalistes (IFJ) a qualifié l'affaire d'«intolérable et inacceptable», tandis que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dénoncé des mesures «extrêmes» à même de «miner la confiance du public» dans les médias. Cette affaire «va amoindrir encore davantage les niveaux déjà microscopiquement bas de confiance qu'ont les Ukrainiens dans leur gouvernement et leurs médias», estime l'historienne Anne Applebaum. «Cette histoire est, et c'est le moins qu'on puisse dire, étrange. Je ne suis pas sûr qu'ici la fin justifie les moyens», a réagi jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le journaliste Arkadi Babtchenko, a expliqué devant la presse avoir préparé depuis plusieurs semaines la mise en scène avec les services ukrainiens.
Kiev face aux critiques après la mise en scène de l'assassinat d'un journaliste
Après le soulagement, les questions. Les autorités ukrainiennes suscitaient jeudi interrogations et scepticisme après la mise en scène de l'assassinat du journaliste russe critique du Kremlin Arkadi Babtchenko.
Avec Agences
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31 Mai 2018
À 18:17