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L'abattage industriel avicole laisse des plumes

Une énième sortie des professionnels de l’abattage avicole pour dénoncer la prolifération des tueries non agréées. Dans un communiqué de l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles, les opérateurs appellent les pouvoirs publics à stopper l’hémorragie en appliquant les règlements en vigueur notamment la loi 49-99. Le secteur qui compte aujourd’hui une quinzaine d’unités et 10.000 emplois serait aujourd’hui menacé.

L'abattage industriel avicole laisse des plumes
Les professionnels revendiquent, entre autres, une subvention des tueries pour les transformer en points de vente agréés ou en abattoirs de proximité destinés exclusivement aux ménages avec un cahier des charges stricte.

L’Association des abattoirs industriels avicoles (Anavi) revient à la charge. La profession dénonce la prolifération des tueries non agréées et non autorisées par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). L’Anavi, qui cite un recensement de l’Intérieur, affirme que leur nombre a atteint actuellement quelque 13.900. Elle dénonce aussi le fait que «les communes agissent sans consultation des services sanitaires et sans respect des lois en vigueur laissant pulluler ces tueries». Au Maroc, le pourcentage abattu et contrôlé dans les abattoirs représente à peine 8%, soit le taux le plus faible en Méditerranée, assure la profession. Résultats des courses, les abattoirs agréés ont vu leur compétitivité et leurs ambitions de se moderniser s’affaiblir jusqu’à mettre en péril leur viabilité, fait valoir l'Association. «Plus d’une dizaine d’abattoirs ont cessé toute activité et la quinzaine d’autres qui est encore en service est dans une situation difficile. Cette année encore, 3 abattoirs avicoles ont malheureusement dû fermer boutique», s’indigne l’Anavi. Les professionnels de l’abattage soulignent l’urgence d’un plan de mise à niveau ambitieux pour maintenir les 10.000 emplois directs du secteur, mais aussi pour «mettre le pays à l’abri des importations par manque de compétitivité avec tous ses effets sur la filière. Cette mise à niveau, intimement liée au respect de la loi 49-99 favorisera la construction de tout un écosystème autour de l’émergence d’une industrie du froid, du développement du transport et des plateformes de frais, de l’industrie du traitement et de la valorisation des déchets, de la modernisation de nos marchés de proximité et surtout de la garantie de la salubrité des viandes blanches et de la protection du consommateur», détaille la profession. Rappelons que l’Anavi avait déjà tiré la sonnette d’alarme en décembre 2016. Lors d’un séminaire (www.lematin.ma), l’association avait dévoilé les résultats d’une expertise externe (le cabinet Mazars Maroc) dressant un diagnostic de la chaîne d’abattage. Ses constats étaient alarmants : le circuit informel de la filière comptait près de 15.000 tueries. «Ce circuit, n’étant donc pas déclaré, fait perdre à l’État des millions de dirhams puisqu’il ne s’acquitte pas de l’IS et de l’IR», avait précisé le cabinet. Le cabinet Mazars avait alors proposé toute une feuille de route pour la mise à niveau de l'abattage. Celle-ci recommandait, entre autres, une subvention des tueries pour les transformer en points de vente agréés ou en abattoirs de proximité destinés exclusivement aux ménages avec un cahier des charges stricte. Et depuis, rien n'aurait été fait. 
Interrogé par nos soins, l'ONSSA n'avait toujours pas, à l'heure où nous mettions sous presse, répondu à nos sollicitations. 

 

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