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L'Accord d'Agadir traine, des projets en cours pour le galvaniser

L’accord de libre-échange, dit d'Agadir, liant le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie, peine à tenir ses promesses. Les échanges commerciaux globaux entre le Royaume et les trois autres pays n’ont évolué que de 0,3% entre 2010 et 2017, s’élevant à 70,57 milliards de DH. Pour inverser la tendance, les Douanes de ces pays travaillent sur plusieurs projets, notamment la dématérialisation du certificat d’origine, l’échange électronique de données et la mise en place d’une banque des statistiques des déclarations.

L'Accord d'Agadir traine, des projets en cours pour le galvaniser
La 5e réunion du comité mixte des Douanes des pays membres de l’Accord d’Agadir, constitué des DG des administrations douanières, s’est réunie à Casablanca.

L'Accord d'Agadir tarde à produire ses effets. Cet accord de libre-échange signé à Rabat le 25 février 2004 et entré en vigueur le 27 mars 2007 entre le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie est, en effet, loin d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés en termes de renforcement des échanges commerciaux. Les chiffres révélés lors de la 5e réunion du comité mixte des douanes de ces pays, constitué des directeurs généraux des administrations douanières des pays membres, hier et aujourd’hui à Casablanca, font bien ressortir cette réalité. Ainsi, les échanges commerciaux globaux entre le Maroc et les trois autres pays n’ont évolué en valeur que de 0,3% entre 2010 et 2017, s’élevant à 70,57 milliards de DH, a indiqué Nabyl Lakhdar, directeur général de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII). Ces échanges ont même baissé entre 2016 et 2017, affichant une contreperformance de 16% à 8,4 milliards de DH. Pour les seuls échanges qui sont réalisés dans le cadre de l’Accord d’Agadir, ils ont progressé de 6% à 38,07 milliards (54% de l’ensemble des échanges avec ces pays) entre 2010 et 2017 et ont reculé de 9% à 5,24 milliards de 2016 à 2017.
De même, a ajouté le responsable marocain, les déclarations douanières enregistrées dans le cadre des échanges avec ces pays ont connu un repli de 0,6% entre 2010 et 2017. 
Que faire alors pour dépasser cette situation et donner du punch à ce cadre de libre-échange quadripartite ?

Pour le patron des Douanes marocaines, renforcer la complémentarité entre ces pays reviendra obligatoirement à donner la priorité aux produits fabriqués dans ces pays dans leurs échanges commerciaux et à encourager les investissements communs. Cette dernière solution devra amener ces partenaires à aller vers d’autres marchés et à mettre à profit le cumul des règles d’origine entre eux et avec l’Union européenne (UE), note-t-il, soulignant également l’importance d’investir ensemble l’Afrique. Le DG de l’ADII suggère ainsi de réaliser une évaluation du bilan des échanges entre ces pays et l’UE dans le cadre de l’accord d’Agadir en rapport avec le cumul des règles d’origine et de chercher la meilleure façon d'exploiter davantage ce cumul, notamment dans le cadre de la convention régionale sur les règles d’origine pan-euro-méditerranéenne qui est dans ses dernières phases de négociation. 
Les pays membres de l’Accord d’Agadir sont justement en train de passer à une nouvelle étape sur le dossier certificat d’origine en travaillant sur sa dématérialisation. Ce document sera, en effet, «complètement électronique pour sécuriser l’opération de vérification de façon à éviter les falsifications et gagner du temps dans le contrôle a posteriori», nous explique Nabyl Lakhdar. Ce dernier annonce son opérationnalisation pour le 1er semestre de l’année prochaine.
Les Douanes de ces pays ont également instauré l’échange électronique de données entre leurs systèmes d’information. Un système qui est opérationnel à 100% avec la Tunisie, marche globalement avec l’Égypte, même si quelques problèmes techniques restent à régler et en cours avec la Jordanie, son opérationnalisation nécessitant quelques réglages techniques, nous confie Nabyl Lakhdar. Autre projet en cours, nous déclare-t-il, la mise en place d’une banque des statistiques des déclarations. L'objectif est de faire une «opération miroir», permettant de comparer les déclarations d’import d’un côté et d’export de l’autre. Cela permettra aussi, note-t-il, d’avoir une idée sur ce qui est échangé et ce qui ne l’est pas pour pouvoir avancer vers plus de complémentarité. 
Par ailleurs, Nabyl Lakhdar insiste sur l’encouragement des rencontres entre les hommes d’affaires issus de ces pays et l’activation de leur conseil d’affaires. 

 

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