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L'admission aux écoles privées, un vrai stress pour les enfants et les parents

C’est la saison d’inscription ou de réinscription dans les établissements scolaires privés. Plusieurs parents stressent durant cette période de l’année. «On s’inquiète beaucoup concernant le bon choix de l’école. On se pose des questions sur la pédagogie, le système de garde et de vacances, frais de scolarité…», nous confie Lamiaâ, maman de deux enfants âgés de 10 et 15 ans. À chaque parent ses critères, mais ils sont tous confrontés au deadline d’inscription et des tests d’admission.

L'admission aux écoles privées, un vrai stress pour les enfants et les parents

Face à cette situation, une maman, Laïla Dibaji, a créé deux groupes Facebook pour partager les avis sur les écoles. Dans «Crèches, Maternelles et Écoles privées à Casablanca» et «Collèges et Lycées privés à Casablanca», on parle des retours d’expériences, tarifs des établissements scolaires, des contraintes de parents et enfants et surtout des tests d'admission. «Les réseaux sociaux jouent un rôle primordial dans le choix d’un bon établissement scolaire pour son enfant dans la mesure où nous y côtoyant des parents-membres qui donnent leurs avis (favorables ou défavorables). La réputation d’un établissement est devenue un critère prioritaire de choix et les parents aujourd’hui utilisent les forums pour faire leur évaluation influencée par les autres membres», explique Hind Tajeddine, admin desdits groupes. En effet, un simple tour dans les réseaux sociaux nous montre l’importance qu’accordent les parents aux autres avis avant d’inscrire leurs enfants et surtout la pression que vivent petits et grands en période de tests d’admission. «Je ne peux plus dormir. Mon fils me pose la question : est si je rate tous les tests, où est-ce que je vais ?», nous confie une maman qui veut intégrer son fils de 6e année dans l’un des établissements scolaires réputés de la capitale économique. Certains parents vont jusqu'à inscrire leurs enfants, à partir de 3 ans, dans des structures spécialisées pour mettre toutes les chances de leur côté. 

Selon Zineb Lamarti, coach scolaire et fondatrice de Smart coaching scolaire, «si le test se fait pour la moyenne section, son impact est faible, mais s’il se fait à l’âge du CP, CM2 ou Tronc commun, l’enfant peut subir une pression».
Pour elle, l’enfant peut se sentir dévalorisé et déçu surtout s’il sent qu’il a déçu ses parents. Ces derniers doivent alors désamorcer le choc psychologique si l’enfant n’est pas accepté. Selon Btissam Fahmy, admin des deux groupes, «la notion de test imposé par les établissements scolaires dénote un dysfonctionnement de ces établissements en matière de la transmission du savoir». 
«Cette politique de priver les élèves moyens ou ceux présentant des difficultés a des conséquences fatales sur la psychologie de l’étudiant qui peut basculer dans un état de frustration et de manque de confiance par ce rejet que je qualifie de cruel et contraire à tous les fondements et missions nobles de l’éducation», souligne-t-elle. Selon cette maman, les tests doivent se focaliser sur l’évaluation des acquis et des connaissances de l’élève durant ses précédentes années de scolarisation afin de pouvoir aider le corps enseignant à améliorer son niveau et combler les lacunes détectées. Malheureusement, le constat est différent. Plusieurs parents déplorent les décisions des écoles qui «jugent» les acquis cognitifs des enfants pendant une heure ou une demi-journée. «La plupart des établissements scolaires rejettent automatiquement les élèves qui ont un retard ou un problème dans l’apprentissage. Et ce, pour ne pas faillir à leur réputation alors qu’ils sont censés aider les enfants à apprendre», affirme le père d’un enfant diagnostiqué très actif.
Face aux parents qui disent que ces tests sont des outils de marketing et des moyens pour avoir un retour d’investissement rapide, une directrice d'un groupe scolaire répond que «ce processus d’admission est mis en place en raison de la capacité d’accueil limitée». Et d’ajouter que l’examen permet d’évaluer les «aptitudes scolaires» et les «habilités sociales» des enfants.
Selon Saad Fouad, admin des groupes «Crèches, Maternelles et Écoles privées à Casablanca» et «Collèges et Lycées privés à Casablanca», «pour une grande partie des parents, le critère de choix numéro un du bon collège ou lycée reste le taux de réussite et les mentions». Et d’analyser que «la majorité sinon tous les collèges et lycées 
“cotés” appliquent la même approche, à savoir la sélection des “meilleurs” et la mise à l'écart ou l'exclusion des plus moyens ou ceux jugés faibles». Selon lui, cette méthode facilite surtout la tâche aux enseignants. 


Question à Laïla Dibaji, Fondatrice de deux groupes de partage sur les établissements scolaires à Casablanca

«Des milliers de parents ont besoin d'aide et d'orientation dans le parcours scolaire de leurs enfants»

Vous avez créé un groupe Facebook pour les collèges et lycées. Pourquoi ce choix ?
Ce groupe n’est rien d’autre que l’acolyte de son petit frère «Crèches, Maternelles et Écoles privées à Casablanca» que j’ai fondé il y a quelques années. Il a été la première plateforme d'échange pour des milliers de parents qui ont besoin d'aide, de soutien et d'orientation dans le parcours scolaire de leurs enfants. Sa crédibilité n’est plus à prouver tant au niveau des parents que des établissements scolaires qui prennent en compte l’existence de ce groupe.

Nos enfants grandissent et les parents ont ressenti une vacuité dans leurs recherches du bon établissement… Et nous voilà de nouveau face au dilemme cornélien : Épanouissement ou «bon niveau», les deux, est-ce possible ?
Ce nouveau groupe est créée avec mansuétude pour aider les parents à trancher dans ce dédale d’établissements privés. 

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