Après 48 matchs, des cris de joie, des larmes de déception et, surtout, la sortie du tenant du titre, la phase de groupes de la Coupe du monde 2018 aura été tout sauf insipide. Au final, la quasi-totalité des favoris ont fini par confirmer leurs statuts et se qualifier en huitièmes, non sans peine, sauf l’Allemagne de Joachim Löw, qui a vécu un véritable cataclysme en s’inclinant, jeudi, face à la Corée du Sud. On retrouvera donc, à partir de samedi, un plateau encore plus relevé et des rencontres où les protagonistes n’auront plus droit à l’erreur. À l’affiche de la première journée (samedi), un alléchant France-Argentine et un chef-d’œuvre tactique annoncé entre le Portugal et l’Uruguay. La première confrontation opposera donc deux équipes qui auront, somme toute, déçu lors du premier tour. Certes, la France n’a pas vraiment tremblé et a terminé en tête de son groupe C avec deux victoires face au Pérou et à l’Australie et un nul face au Danemark, mais les Bleus n’ont jusque-là pas convaincu en termes de jeu collectif et de construction offensive, malgré un effectif bourré de talents. Didier Deschamps commence déjà à essuyer la colère de certains fans qui accusent une équipe «ennuyeuse» selon de nombreux commentaires sur Twitter et Facebook. En face, l’Argentine de Léo Messi est dans de plus sales draps, elle qui a dû remporter son dernier match du groupe D pour se qualifier en tant que 2e derrière la Croatie. Construite autour de la Pulga, l’équipe de Jorge Sampaoli ne semble pas pouvoir s’imposer sans les exploits de son génie, mais ne le sollicite curieusement pas suffisamment. Les énormes espaces en défense et les nombreuses pertes de ballons en milieu de terrain ont empiré une situation déjà catastrophique, et les attaquants (Di Maria, Aguero et Higuain) ont été fantomatiques. Bref, les deux équipes sont loin d’être sur un nuage, ce qui ne veut pas forcément dire que la rencontre sera de piètre qualité, samedi, bien au contraire. En début de soirée, le Portugal et l’Uruguay se livreront un duel à coups de contre-attaques, puisque les deux équipes nous ont habitués à un style de jeu prudent et basé sur la rapidité des relances vers des attaquants d’exception : Cristiano Ronaldo d’un côté, Edinson Cavani et Luis Suarez de l’autre. Le champion d’Europe en titre comptera encore une fois sur l’efficacité légendaire de CR7, alors que l’Uruguay semble légèrement avantagé grâce à la qualité de ses milieux et la combativité de sa charnière centrale, menée par l’intraitable Godin.
Croatie-Danemark, duel d’esthètes
Dimanche, ce sera au tour de l’autre équipe ayant tiré son épingle du jeu dans le groupe du Maroc, à savoir l’Espagne. La Roja affrontera le pays organisateur, la Russie, et semble déjà propulsée vers les quarts de finale tant les Russes ont déçu lors de leur seul duel face à une sélection de renommée (0-3 face à l’Uruguay). Un match donc déséquilibré sur papier, où seul le public russe semble constituer un atout pour les locaux. La dernière rencontre du week-end mettra aux prises deux belles surprises de ce mondial, en l’occurrence la Croatie et le Danemark. Les coéquipiers de Luca Modriç ont éclaboussé la Russie de leur talent depuis leur toute première apparition et se sont même permis de corriger l’Argentine (3-0). Les Danois de Christian Eriksen, eux, ont tenu tête à la France et ont chassé le Pérou qui avait pourtant des arguments à faire valoir. La Croatie semble plus proche de la victoire, mais gare à la hargne de Poulsen et compagnie. En attendant donc les premiers duels des 8es de finale, le premier tour aura donc obéi à la logique, mais aura soulevé plusieurs questions relatives aux nouveautés incluses par la FIFA cette année, notamment le fameux VAR. Au total, les arbitres se sont déplacés à 20 reprises pour consulter les écrans au bord du terrain. Les referees ont sifflé 22 penaltys dans cette édition, un nouveau record (18 penaltys dans les éditions 1990, 1998 et 2002) qui est l’une des conséquences de l’assistance vidéo, loin de mettre tout le monde d’accord. Le VAR devait initialement réduire les polémiques liées aux décisions arbitrales, mais il n’a fait que les amplifier. Il a également considérablement augmenté la durée des arrêts de jeu, d’où les nombreuses critiques défavorables.