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L'alerte sur la construction est maintenue

Dans sa nouvelle étude fraichement publiée sur la construction à l’échelle mondiale, Euler Hermes estime que le risque du secteur reste «sensible» au Maroc. Une note que le marché conserve depuis 2014, avec un PIB sectoriel en quasi-stagnation entre 11 et 12 milliards de DH ces 4 dernières années.

L'alerte sur la construction  est maintenue

La situation ne s’améliore pas pour la construction au Maroc. Depuis 2014, le secteur continue de représenter un risque significatif avec une forte sinistralité, à en croire Euler Hermes. Ce jugement a été confirmé dans une étude sectorielle sur la construction à l’échelle mondiale fraichement publiée. Le marché marocain est ainsi noté «risque sensible» pour l’année 2018.  
Ce qui corrobore les analyses présentées sur le secteur lors de la 6e édition de l'Observatoire international du commerce d’Euler Hermes (OICEH), organisée le 29 novembre à Casablanca. Selon Stéphane Colliac, économiste senior en charge de l'Afrique chez Euler Hermes, le PIB de la construction est proche de la stagnation depuis plusieurs années au Maroc, se situant entre 11 et 12 milliards de DH. Cette année, il devrait atteindre environ 11,5 milliards, contre près de 12 milliards enregistrés en 2017. «Les difficultés sont multiples pour ce secteur, entre problématiques d’offre et de demande. Les contraintes structurelles sont légion. La lenteur et le coût des démarches administratives lorsqu’on veut construire sont fortes», estime Ludovic Subran. C'est ce que déclarait «Matin-Éco» en septembre dernier le Chef économiste d’Euler Hermes. 

Pour l’assureur-crédit, l’enregistrement de la propriété coûte 6,4% de la valeur d’un bien au Maroc, contre 5,7% en moyenne en Afrique, par exemple (OICEH 2018). Le secteur reste largement pénalisé par le ralentissement de l’activité. En glissement annuel, les transactions immobilières se contractent de 2,8% en moyenne sur les 3 premiers trimestres de 2018 et les prix immobiliers suivent. De même, les délais de paiement clients pour le secteur sont longs : 85 jours selon l'OICEH 2018. À l’échelle régionale, le risque du secteur reste mal orienté dans la majorité des pays de l’Afrique du Nord, montre l’étude d’Euler Hermes publiée la semaine dernière. C’est le cas notamment pour l’Algérie et la Tunisie dont le risque reste également sensible sur le marché de la construction.  
À l’échelle mondiale, et après 10 ans de croissance (2008-2018), le secteur de la construction a atteint le point haut de son cycle, estime Euler Hermes. Selon l’assureur-crédit, 2018 sera l’année du tournant pour le secteur, dont la croissance devrait progressivement ralentir à +3% en 2019 après +3,5% en 2018 et +4% en 2017. Durant les dix dernières années, une grosse partie de la croissance du secteur de la construction à l’échelle mondiale provenait des marchés émergents (+57% de croissance entre 2008 et 2018). Pour 2019, le ralentissement attendu trouvera sa source dans la décélération de la croissance économique mondiale et le resserrement des conditions financières et monétaires. La liquidité restera la préoccupation majeure pour le secteur à l’échelle mondiale. Le délai moyen de paiement des clients (DSO : Days Sales Outstanding) dans la construction est de 85 jours (soit le niveau enregistré au Maroc), ce qui place le secteur parmi les trois plus mauvaises performances en termes de délais de paiement, au  x côtés de l'électronique et machines-équipements. 

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