L'Algérie, 7e plus grand importateur d’armes au monde

Dans une analyse, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) basé à Bruxelles relève que les importations algériennes d’équipements militaires ont constitué 3,7% des exportations au niveau mondial et 52% au niveau du continent africain. L’Algérie a consacré en 2017 quelque 5,7% de son PIB à ses dépenses militaires, notant que la priorité accordée au secteur de la défense dans le budget s’explique par «l’influence de l’armée algérienne dans la politique du pays». Avec un budget de défense de 8,6 milliards d’euros en 2017, «l’Algérie est le pays qui consacre le plus de ressources financières à ce secteur sur le continent africain», précise le GRIP. Le think tank tire la sonnette d’alarme quant à l’usage de cet arsenal et la menace qu’il constitue pour la sécurité de la région, notant que «tous les ingrédients d’un changement de régime semblent y être réunis : faiblesse des partis politiques d’opposition, taux élevé de chômage, corruption endémique et dépendance envers les exportations d’hydrocarbures». L’incapacité du gouvernement algérien à surmonter les problèmes sociaux actuels et l’insatisfaction croissante de la jeunesse pourraient être les symptômes d’une nouvelle révolte populaire. Les exportateurs doivent, selon lui, «prendre en considération le potentiel effet nocif de ces ventes et de l’accumulation constante d’armes sur la stabilité interne, dans l’actuel climat de paix fragile qui y règne».