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L'alphabétisation, tremplin pour améliorer les compétences et contribuer à rendre les sociétés équitables et durables

La Journée mondiale de l'alphabétisation, célébrée samedi 8 septembre, est l'occasion de revenir sur les progrès réalisés en matière de lutte contre l'analphabétisme et les défis à relever.

L'alphabétisation, tremplin pour améliorer les compétences et contribuer  à rendre les sociétés équitables et durables
L’objectif fixé est de réduire le taux d’analphabétisme à 20% d’ici 2021 et à moins de 10% à l’horizon de 2026.

«Le savoir, c’est le pouvoir», disait le célèbre philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626), un des pionniers de la pensée scientifique moderne. Personne, en effet, ne peut nier les richesses et avantages du savoir et ce que peut apporter en ce sens l’alphabétisation, devenue au fil des années un levier pour le développement des compétences en vue d’améliorer la vie et le travail, contribuant de facto à rendre les sociétés équitables et durables.
Consciente de ce rôle capital, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) dédie chaque année une Journée internationale (8 septembre) pour célébrer l’alphabétisation, mettant l’accent sur l’approche évolutive de l’éducation. Pour 2018, cette journée, qui a été proclamée le 8 septembre 1966, le thème retenu est «Alphabétisation et développement des compétences».
Les célébrations de cette journée permettront d’examiner les liens réels entre alphabétisation et compétences en s’intéressant avant tout aux jeunes et aux adultes dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie, indique l’Unesco dans une note conceptuelle publiée sur son site internet.

Les «compétences» désignent, dans ce contexte, les connaissances et les compétences nécessaires à l’emploi, aux carrières et aux moyens d’existence, en particulier les compétences techniques et professionnelles ainsi que les compétences transférables et les compétences numériques, explique l'organisation onusienne.
Au Maroc, pour célébrer cette journée internationale, l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (ANLCA) a organisé, vendredi, en partenariat avec le Bureau de l’Unesco à Rabat, une journée de sensibilisation et de mobilisation autour de la question de l’alphabétisation afin de démultiplier les efforts et les ressources, de renforcer la qualité de l’alphabétisation et d’accélérer la cadence des réalisations. Le Royaume a parcouru un long chemin en matière de lutte contre l’analphabétisme, en témoigne le taux d’analphabétisme qui a régressé de 87% en 1960 à un taux de 32% en 2014, se félicite le directeur de l'ANLCA, Abdessamih Mahmoud. «De grands efforts ont été accomplis», a-t-il assuré dans un entretien accordé à la MAP, faisant savoir que plus de 7 millions de personnes ont bénéficié des programmes d’alphabétisation durant cette dernière décennie.

En fonction des acquis enregistrés et tenant compte du taux d’analphabétisme, nombre de mesures sont programmées dans la feuille de route de l’Agence au titre de la période 2017-2021, visant à améliorer la qualité et l’impact des programmes d’alphabétisation, a-t-il dit, mettant en avant les principaux points de cette feuille de route adoptée en septembre 2017.
Elle est traduite par un plan d’action reposant sur plusieurs axes, dont le renforcement des fondements de la bonne gouvernance, notamment par l’achèvement du processus de l’institutionnalisation de l’Agence et la mise en place des outils de gestion modernes, sans oublier le développement d’un système de partenariat souple et efficace avec les acteurs de la société civile.
Le plan, note le directeur de l’ANLCA, est axé sur l’amélioration de la qualité des apprentissages, notamment par le renforcement des capacités des différents intervenants à travers la professionnalisation du dispositif de formation dans les métiers d’alphabétisation. Il s’agit également de l’adéquation de l’offre et la demande par l’amélioration des programmes d’alphabétisation pour les rendre plus attrayants et l’adaptation des manuels d’alphabétisation aux besoins spécifiques des apprenants, a souligné M. Abdessamih, relevant que le développement de la composante communication, mobilisation et plaidoyer constitue également une action primordiale dans ce cadre pour l’ANLCA. Rappelant que le taux d’analphabétisme au Maroc est de 32%, soit près de 9 millions d’analphabètes parmi sa population, selon le dernier Recensement général de la population et de l’habitat 2014, il a relevé que l’objectif fixé est de réduire le taux d’analphabétisme à 20% d’ici 2021 et à moins de 
10% à l’horizon de 2026. Par ailleurs, le directeur de l’ANLCA a noté que les ressources financières allouées à la lutte contre l’analphabétisme ont connu une nette amélioration grâce à l’augmentation du Budget de l’État et de l’appui budgétaire de l’Union européenne qui soutiennent financièrement et techniquement la stratégie nationale de l’alphabétisation depuis 2009 dans le cadre des projets d’appui alpha I et Alpha II. Cet appui va se renforcer par un troisième appui technique et financier alpha III, a-t-il fait savoir, ajoutant que cette évolution des moyens financiers a également été marquée par la contribution des conseils élus et d’autres partenaires publics. 
M. Abdessamih n'a pas manqué de souligner le rôle de l'ANLCA qui œuvre depuis sa création pour réunir les conditions favorables à la réalisation des objectifs fixés et la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’alphabétisation. 
Différentes actions ont ainsi été concrétisées, dont la simplification des procédures de réalisation des programmes d’alphabétisation, l’augmentation du nombre des bénéficiaires des programmes d’alphabétisation mis en œuvre en partenariat avec les ONG et la mise en œuvre d’un cadre organisationnel adéquat, a-t-il expliqué. 
Concernant la réalisation des recommandations des Assises nationales de l’alphabétisation, tenues les 13 et 14 octobre 2017 à Rabat, il a souligné que la majorité de ces recommandations comptent parmi les projets arrêtés dans la feuille de route

adoptée par le Conseil d’administration de l’Agence. 
Qualifiant de «globalement satisfaisant» l’état d’avancement de la mise en œuvre de ces projets, M. Abdessamih a relevé que 19 ateliers régionaux ont été organisés avec les acteurs de la société civile en coordination avec le «DVV international» pour développer un système selon une approche ouverte, participative et collaborative.
Cette démarche a permis de disposer d’un modèle de convention consensuel et un contenu de l’appel à projet au profit des ONG et qui est mis en application à partir 
de l’année 2018, a-t-il annoncé.     
Fadwa El Ghazi - MAP

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