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L'augmentation du CO2 dans l'atmosphère réduit la qualité nutritive de 225 aliments

Juste après la publication par l'Agence américaine océanique et atmosphérique d'un nouveau rapport qui indique que les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des records jamais égalés en 2017, des universitaires de Harvard ont conclu au terme d'une étude que la hausse de CO2 dans l'atmosphère réduit les qualités nutritives de 225 aliments et provoque chez les consommateurs des carences en protéines. Selon cette étude, les régions les plus menacées sont l'Afrique du Nord, le Proche-Orient et l'Asie.

L'augmentation du CO2 dans l'atmosphère réduit la qualité nutritive de 225 aliments

Des carences en protéines, en fer et en zinc seraient, selon des scientifiques de l'Université de Harvard, les conséquences sur la qualité de 225 différents aliments de l'augmentation des émissions dans l'atmosphère de quantités toujours croissantes de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre en volume. Dans une étude parue lundi dernier dans la revue spécialisée «Nature Climate Change», l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère d'ici 2050 va réduire les qualités nutritives de nombreuses cultures provoquant des carences chez des millions de personnes. Selon les chercheurs de l'Université de Harvard, la hausse de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, qui pourrait atteindre 550 parties par million (ppm) aux alentours de 2050 contre 405 ppm en 2017, «devrait réduire de 3 à 17% la teneur en fer, en protéines et en zinc de nombreuses cultures de base». Ces résultats ont coïncidé avec ceux de l'Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA, États-Unis) selon lesquels, en 2017, le taux de concentration des trois gaz à effet de serre les plus dangereux relâchés dans l'atmosphère, CO2, méthane et protoxyde d'azote, a atteint de nouveaux records.
D'après les chiffres publiés par la NOAA, le taux de concentration annuel de CO2 a atteint 405 ppm, «au plus haut dans l'enregistrement des mesures atmosphériques modernes (...) Le taux de croissance global du CO2 a presque été multiplié par quatre depuis le début des années 1960», ajoute le rapport pour la confection duquel ont participé 450 scientifiques originaires d'une soixantaine de pays. Sajoute à cette concentration massive l'augmentation de la moyenne des températures mondiales de 1,1 °C  qui a fait que 2017 a été la deuxième année la plus chaude depuis le début de l'ère industrielle, ex æquo avec 2015, indique l'Organisation météorologique mondiale (OMM). «La tendance de la température sur le long terme est bien plus importante que les années prises individuellement», rappelle Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM. Ces deux facteurs conjugués ont donc eu un impact sur la qualité nutritive de cultures les plus largement consommées de par le monde comme le blé et le riz ce qui se traduirait par «une carence en zinc chez 175 millions de personnes, mais aussi une carence en protéines chez 122 millions de personnes d'ici 2050, tout en exacerbant les carences existantes chez plus d'un milliard de personnes», à en croire les scientifiques de Harvard. «Les carences en zinc affectent le système immunitaire, les enfants risquant alors plus d'attraper des maladies, comme des infections respiratoires, la malaria ou des maladies diarrhéiques», explique le chercheur Matthew Smith, interrogé par l'AFP. Les régions les plus menacées sont l'Afrique du Nord, le Proche-Orient et l'Asie, avec des pays comme l'Inde, l'Indonésie, ou encore la Chine, selon cette étude. Les végétaux jouent un rôle essentiel dans l'apport de zinc, de fer et de protéines dans l'alimentation. Parmi eux, le blé, le riz et le maïs «contribuent environ aux deux tiers des apports en protéines, en zinc et en fer dans le monde. Or le blé et le riz sont plus sensibles à l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère, quand le maïs est clairement moins impacté», explique Matthew Smith. 

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