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L’autisme, ce trouble méconnu !

Dans le cadre de son cycle «Les Débats du jeudi», le Comité Parité et Diversité de 2M a organisé, le 19 avril, une rencontre sur le thème «Autisme : pour une meilleure intégration sociale».

L’autisme, ce trouble méconnu !
La rencontre a été organisée par le Comité Parité et Diversité de 2M. Ph. Saouri

L’autisme est-il une maladie, un trouble du développement ou un handicap ? Est-il possible de le diagnostiquer et de le guérir ? Comment vivre avec ? Quel regard porte la société sur les autistes et leurs familles ? Comment réussir l’intégration sociale des autistes ?... C’est pour répondre à ces questions que le Comité Parité et Diversité de 2M a organisé, le 19 avril dans les locaux de la chaîne, une conférence-débat sur le thème : «Autisme : pour une meilleure intégration sociale». Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre du cycle «Les Débats du jeudi», organisé par ledit Comité une fois par trimestre, dans le but de traiter de thématiques sociales diverses. 
«Nous avons estimé nécessaire, en tant que média citoyen, d’ouvrir le débat sur ce trouble méconnu et incompris, qui touche des centaines de milliers de Marocains, les statistiques n’étant pas exactes. Nous avons souhaité donner la parole aux personnes autistes, à leurs familles, au corps médical, ainsi qu’aux acteurs de la société civile qui font un travail remarquable sur le terrain», a déclaré Khadija Boujanoui, présidente du Comité Parité et Diversité de 2M.

*Intervenant à cette occasion, Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre et chef du service pédopsychiatrie au CHU de Casablanca, a souligné l’importance de ce genre de rencontres pour sensibiliser davantage à l’autisme. «Depuis 15 ans que je fais ce métier, on a l’impression aujourd’hui de ne voir que des autistes. C’est impressionnant l’augmentation du nombre de cas d’autisme aujourd’hui», s’alarme la pédopsychiatre. S’agissant de la définition de l’autisme, Ghizlane Benjelloun assure que cela est plutôt difficile : «dans l’absolu, il s’agit d’une pathologie devant laquelle on est démuni. On sait beaucoup de choses et on ne sait pas grand-chose. En bref, c’est une grande difficulté d’entrer en contact avec les autres. Une difficulté innée dans le cerveau social. Par ailleurs, aujourd’hui, on le définit plus comme un trouble du spectre autistique». La pédopsychiatre a aussi insisté sur l’enjeu du diagnostic précoce. Un diagnostic qui permettrait aux parents d’autistes d’assurer à leurs enfants une prise en charge et un suivi adéquat pour une meilleure intégration sociale. «Aujourd’hui, le diagnostic précoce, dès les premiers mois de naissance, est la clé pour permettre aux enfants autistes d’avoir une vie adulte normale. Il ne faut pas attendre que l’enfant atteigne l’âge de deux ans pour commencer la prise en charge», affirme Ghizlane Benjelloun. 

La surprise de la rencontre était Maya, jeune femme autiste de 37 ans et maman de deux enfants autistes. «L’autisme n’est pas un handicap, ni une maladie, c’est un cerveau qui est différent et je pense que le mien est tellement développé que j’ai besoin de me protéger de la société. Ma planète ne ressemble à rien de ce que vous connaissez. Je vois des choses que vous ne voyez pas et je vis dans un monde dont les autres n’ont aucune conscience», a expliqué la jeune femme. En plus du côté médical, la rencontre a été aussi l’occasion d'insister sur les diverses difficultés sociales que rencontrent les enfants autistes et leurs parents. Ainsi, Awatif Idrissi, présidente de l’association «La vie en Bleu» et maman d’une enfant autiste, a livré un témoignage poignant sur les problèmes qu’elle avait rencontrés pour diagnostiquer l'état de sa fille et les efforts qu’elle a dû fournir pour que la société et son entourage acceptent la «particularité» de sa fille. «L’étape la plus importante après le diagnostic est d’accepter l’autisme de son enfant, chose qui n’est pas facile, vu le poids de la société et des regards des autres», souligne Awatif Idrissi. Celle-ci indique aussi que pour une meilleure intégration de l’enfant autiste dans la société, il faut le traiter de façon normale. C’est très dur. Mais une fois qu'on apprend à gérer les crises, à se comporter avec l’enfant et à sensibiliser l’entourage familial ou scolaire, la vie devient plus facile. L’autre souci, c’est de trouver une école qui accepte un enfant autiste. «Plusieurs écoles n’acceptent pas les enfants autistes même quand les parents proposent que l’enfant soit accompagné de son auxiliaire de vie scolaire», précise la présidente de l’association. 
En outre, les différents intervenants ont insisté sur l’importance de la formation des éducateurs. «Il y a un manque de réglementation et de formation en ce qui concerne les éducateurs qui travaillent avec ces enfants que ce soit à l’école ou dans les associations», note Ghizlane Benjelloun.
La conférence a également connu la participation d’un panel de spécialistes et des représentants de la société civile notamment Abderrahman Benbrahim, représentant de l’association Idmage de Hay Hassani à Casablanca, et le réalisateur, Abdelhaï Laraki, qui a réalisé le téléfilm «Ali ya Ali». 

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