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L'envoyé spécial de l'ONU met en garde contre des consultations sans fin

Staffan de Mistura, l'envoyé de l'ONU pour la Syrie, a organisé neuf cycles de négociations indirectes à Genève et Vienne, sans obtenir de résultats. Mais il ne fait guère de doute qu'il n'a pas ménagé ses efforts depuis qu'il a succédé en 2014 à Lakhdar Brahimi, lui-même avait remplacé l'ancien chef de l'ONU et Prix Nobel de la paix Kofi Annan. Sur le terrain, le régime, soutenu militairement par la Russie, contrôle désormais près des deux tiers de la Syrie.

L'envoyé spécial de l'ONU met en garde contre  des consultations sans fin
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors des discussions de paix sur la Syrie à Genève. Ph. AFP

Soucieux d'aller de l'avant, Staffan de Mistura, envoyé de l'ONU pour la Syrie, a tenté ces derniers mois de créer un comité constitutionnel chargé de doter la Syrie d'une nouvelle Constitution, un projet conçu en janvier à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, lors d'un sommet rassemblant l'Iran, la Russie et la Turquie. L'émissaire de l'ONU n'avait pas caché – en vain – qu'il espérait que ce comité puisse être opérationnel dès septembre, alors que se tient l'Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York.
Pour Emile Hokayem, spécialiste du Moyen-Orient à l'Institut international pour les études stratégiques, essayer de créer ce comité, c'est comme «brasser de l'air». À cet égard, Staffan de Mistura, lors d'une réunion du Conseil de sécurité le 18 septembre sur la Syrie, a mis en garde contre des consultations sans fin, soulignant que des obstacles majeurs devaient encore être surmontés pour que les parties s'entendent sur les noms des membres du comité. Celui qui se qualifie comme un «infatigable optimiste» a néanmoins annoncé qu'il allait, le mois prochain, «fixer une date» pour la création du comité. «L'ONU devrait d'abord se demander si cela en vaut la peine, et plus important encore, si elle sert encore le peuple syrien», commente M. Hokayem, pour qui «de Mistura ne donne jamais l'impression que trop c'est trop».
Pour un diplomate européen, demandant l'anonymat, il est positif que l'émissaire de l'ONU croie en «l'art du possible» et essaie de «désembouteiller» le processus de paix en créant un comité constitutionnel. «Le soupçon, que beaucoup d'entre nous ont, est que le régime et ses partisans veulent simplement jouer le jeu (...) le réduire à un forum de discussion», a-t-il dit. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi averti lundi que la région autour de la Syrie risquait de connaître une «guerre perpétuelle» si aucun accord de paix n'est trouvé dans ce pays.

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