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«Le lien» unissant les personnages de Moulay Youssef Elkahfai

Durant tout le mois de mars, la galerie de l’Institut français de Rabat a offert à voir la nouvelle collection «Le lien» de Moulay Youssef Elkahfai. Le large public de Rabat et les passionnés des arts plastiques ont eu le plaisir d’apprécier les œuvres d’un artiste, dont les 20 années de carrière foisonnante ont fait de lui une figure incontournable dans l’univers plastique marocain.

«Le lien» unissant les personnages de Moulay  Youssef Elkahfai
Tout au long de son parcours, Elkahfai s’est essayé à divers outils et matériaux pour réaliser ses créations.

Ce diplômé de l’École des beaux-arts de Tétouan a pu briller aussi bien dans la peinture et la gravure que dans la lithographie et la sculpture. Un artiste pluriel qui ne peut vivre qu’avec et à travers l’art où il peut s’exprimer de différentes manières. «Ce peintre, qui est aussi un remarquable graveur, commence par produire, après sa formation académique dispensée en particulier par Abdallah El Fakhkhar, des tableaux figuratifs, des marines d’Essaouira ou des scènes de rue de Marrakech. 
Très rapidement, son style évolue vers l’expressionnisme. Il saisit, en témoin objectif, des visages, le plus souvent rapidement entrevus, et il devient comme le chroniqueur graphique de la vie marrakchie ordinaire en fixant la mémoire de personnes issues le plus souvent de milieux populaires dont il rend un regard furtif ou des émotions fugaces», souligne le critique Jean-François Clément qui poursuit son analyse, l'apparition la parution de l’enfant, dans les travaux d’Elkahfai, puis de personnages enfermés dans leur solitude, laissant, parfois, place à des couples, et ce, en passant par différentes thématiques.
«Ce qui changea simultanément, ce fut la manière de peindre plus ambiguë opposant des pâtes épaisses et des traces de coulures. Les premières, tout comme les juxtapositions osées de couleurs, interdisent de rendre la suavité d’un visage ou le modelé d’un corps. Mais la malédiction du désœuvrement, l’abattement sont moins le propos, même si des monstres continuent à rôder dans cette vision du chaos. Même si les corps sont incertains par leur disparition dans des formes indéterminables ou par des recouvrements ou des coulures venus des fonds inquiétants».
Une recherche assidue qui dénote la passion de cet artiste pour son art ayant abouti à de riches expériences puisées, essentiellement, dans une quête perpétuelle de ce qui se trame à l’intérieur de l’humain, une quête qui représente la matière première vitale de ses travaux. Tout au long de son parcours, Elkahfai s’est essayé à divers outils et matériaux pour réaliser ses créations, que ce soit en peinture, en gravure ou en sculpture. Il est, aussi, le fondateur d’ateliers professionnels d’estampes et professeur à l’atelier d'impression à l’École supérieure des arts visuels. Le critique Saâd Tazi le compare à «une encyclopédie vivante et un maillon actif dans la chaîne du savoir qu'il a accumulé et qu'il transmet à ses élèves à Marrakech ou au cours de stages qu'il organise sur place tout au long de l'année. 
Car l'ancien élève de l'École des beaux-arts de Tétouan n'a oublié ni l'importance des techniques de base ni celle de l'enseignement et de l'échange. 
Avec lui, tout paraît simple et facile. C'est sa force, communicative et généreuse. Son œil qui pétille, son sourire et sa joie de vivre se retrouvent dans sa griffe. Ses réalisations, qui défient le temps, sont des fenêtres sur un monde de poésie et de douceur qui occupent l'espace en lui apportant la douceur de cette lumière qui rassure», renchérit S.Tazi. 

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