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L’Irak cherche 88 milliards de dollars pour se reconstruire

L'Irak cherche à récolter 88 milliards de dollars pour se reconstruire, un chantier titanesque entamé lundi avec l'ouverture d'une conférence internationale à Koweït.

L’Irak cherche 88 milliards  de dollars pour se reconstruire

Bagdad mise sur le secteur privé pour lever au plus vite 88 milliards de dollars pour reconstruire le pays, alors que des milliers d'habitations sont détruites et plus de 2,5 millions de personnes déplacées. Ravagé depuis les années 1980 par les guerres à répétition et un long embargo, notamment après l'invasion du Koweït en 1990, l'Irak a annoncé il y a deux mois la «fin» d'une nouvelle guerre, cette fois contre les jihadistes de l'EI qui s'étaient emparés d'un tiers de son territoire à partir de 2014, menaçant son existence même. Mais la reconstruction du pays, deuxième producteur de pétrole de l'Opep, s'annonce longue et difficile. «Nous estimons que les besoins totaux de reconstruction en Irak s'élèvent à 88,2 milliards de dollars», a déclaré le ministre irakien de la Planification, Salmane al-Joumeili, à l'ouverture de la conférence à Koweït. «Nous avons lancé des programmes de reconstruction (...), mais ce que nous avons accompli est inférieur à 1% de ce dont l'Irak a besoin», s'est alarmé Mustafa al-Hiti, président du fonds de reconstruction pour les zones touchées par les combats contre Daech. «Plus de 138.000 maisons sont endommagées, dont la moitié sont complètement détruites», a-t-il souligné. Autre défi de taille, l'Irak devra parvenir à surmonter ses divisions intercommunautaires et la corruption endémique qui gangrène le pays, classé 166e sur 176 États dans ce domaine par Transparency International en 2017.

Outre les destructions matérielles, l'Irak fait face à une grave crise humanitaire, avec 2,5 millions de déplacés. La conférence de Koweït doit ainsi permettre de financer leur retour «volontaire», estime le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). «Si les combats à grande échelle sont terminés (...), les stigmates demeurent dans tout le pays : les villes ont été durement endommagées, les communautés ont été disséminées et une génération d'enfants risque d'être perdue», a rappelé Bruno Geddo, représentant de cette organisation en Irak. L'Unicef et ONU-Habitat ont pour leur part appelé à des investissements urgents pour restaurer les infrastructures et les services de base à destination des familles irakiennes. L'OMS appelle la communauté internationale à «investir dans le secteur de la santé qui est dévasté», a indiqué Altaf Musani, son représentant en Irak. Dans les provinces sunnites d'al-Anbar, Ninive et Salaheddine, qui ont été des fiefs de l'EI, 14 hôpitaux et installations sanitaires ont été endommagés ou détruits. 

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