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L'UE et la Russie défendent l'accord de Vienne

Conclu en 2015 entre l'Iran et le P5+1 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), l'accord de Vienne a toujours été qualifié par Trump de «pire accord» jamais approuvé par une administration américaine.

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L’accord nucléaire actuel entre l’Iran et les grandes puissances «fonctionne et doit être préservé», a affirmé mercredi la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, alors que la France et les États-Unis évoquaient une éventuelle renégociation de l’accord conclu en 2015.
«Il y a un accord, il fonctionne et il doit être préservé», a-t-elle insisté lors d’un point de presse à Bruxelles où se tient la deuxième conférence sur l'aide à apporter pour l'avenir de la Syrie et des pays de la région. La veille, les Présidents français, Emmanuel Macron, et américain, Donald Trump, avaient exprimé depuis Washington leur volonté de travailler ensemble sur un nouvel accord, ce que rejette fermement l’Iran. Pour Mme Moghherini, il ressort «très clairement» des propos du président Emmanuel Macron et des positions exprimées par tous les Européens que l’actuel accord, «le seul qui existe pour le moment, fonctionne». Et de conclure que «nous pensons que la pleine mise en œuvre du Plan d'action global conjoint (JCPOA) est essentielle pour la sécurité européenne et pour la sécurité de la région, et les Européens y sont attachés».
Le JCPOA, signé par l'Iran, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, consiste à mettre en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran.
Pour la Russie, l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien est «sans alternative», a déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous sommes pour que l'accord soit préservé dans son état actuel. 
Nous estimons que pour l'heure, il est sans alternative», a indiqué à la presse M. Peskov, soulignant que l'accord dans son état actuel est le fruit des efforts diplomatiques de nombreux États. Pour rappel, le Président américain Donald Trump avait lancé un ultimatum aux signataires européens qui doivent, avant le 15 mai, réparer, selon lui, les «affreuses erreurs» de l'accord signé en juillet 2015 à Vienne, sous l'égide de l'administration Obama, s'ils veulent que Washington maintienne l'assouplissement des sanctions américaines contre l'Iran. En déplacement à Washington, le Président français a estimé mardi que ses discussions avec son homologue américain ont permis d'ouvrir la voie à l'élaboration d'un nouvel accord avec l'Iran. «On ne déchire pas un accord pour aller vers nulle part, on construit un nouvel accord qui est plus large et qui permet de couvrir l'ensemble de nos préoccupations», a-t-il ajouté.
Selon M. Macron, ce nouvel accord devrait être élaboré avec la contribution des pays de la région ainsi que de la Russie.
Dans un discours télévisé, le Président iranien, Hassan Rohani a, de son côté, mis en grade contre les «graves conséquences» que pourrait engendrer un retrait américain de l'accord de Vienne, en avertissant que son gouvernement réagira «fermement» si l'exécutif américain ne respecte pas ses engagements en vertu de l'accord. 
«Ensemble, avec le Chef d'un pays européen, ils disent : “Nous voulons décider pour un accord conclu à sept. Pour quoi faire ? De quel droit ?”, a demandé le président iranien. “Vous voulez décider de l'avenir de l'accord de Vienne ? Alors vous devez d'abord nous expliquer ce que vous avez fait” jusqu'ici pour l'appliquer», a souligné M. Rohani.

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