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Maintien de l’heure d’été : la pilule passe difficilement

De tous les mouvements contestataires ayant marqué l’année 2018, celui né de l’adoption définitive de l’heure d’été par le gouvernement a été le plus virulent. Plusieurs milliers de Marocains ont contesté, pendant plusieurs jours, la décision gouvernementale. Le Chef de l’Exécutif a été obligé de justifier cette migration vers le fuseau horaire GMT+1 lors d’une émission spéciale diffusée par les chaines nationales.

Maintien de l’heure d’été : la pilule passe difficilement

C’est lors d’un Conseil de gouvernement express, tenu le vendredi 26 octobre, que le gouvernement a entériné sa décision de maintenir l’heure d’été pendant toute l’année. Le décret encadrant ce passage à l’heure d’été stipule «l'ajout de 60 minutes à l'heure légale du Royaume fixée par l'article premier du Décret Royal n°455.67 promulgué le 23 safar 1387 correspondant au 2 juin 1967, de manière à maintenir l'heure d'été en vigueur actuellement afin d'éviter les changements opérés à maintes reprises durant l'année et leurs répercussions à plusieurs niveaux». La décision était d’autant plus inattendue que le gouvernement avait annoncé, une semaine auparavant, le retour à l’heure d’hiver dès le 27 octobre. C’est pourquoi elle a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux dans un premier temps. Des réactions qui n’ont pas tardé à se transformer en mouvements de protestation au niveau de plusieurs villes du Royaume. Cette fois, c’est les lycéens et les collégiens qui ont mené la contestation qui a duré plusieurs jours. En effet, devant les écoles et sur les places publiques, les élèves ont organisé plusieurs marches et sit-in sans aucun encadrement des partis politiques ou de la société civile. Devant la grogne sociale, le Chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a été obligé de donner des explications. Invité d’une émission spéciale diffusée par les chaines de télévision nationales, M. El Othmani a tenté de défendre sa décision, mais sans convaincre vraiment. Il a mis en avant une étude qui aurait démontré l’impact positif de l’adoption de l’heure d’été, notamment en ce qui concerne la sécurité énergétique, mais sans jamais donner plus de détails. Le ministre délégué chargé de la Réforme de l’Administration et de la fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader, dont le département s’est chargé de l’élaboration et de la présentation du décret fixant la nouvelle heure du Royaume, a été obligé, de son côté, de fournir des réponses devant les membres de la Chambre des conseillers. «Le décret relatif au maintien de l’heure d’été est un texte de gestion qui n’est pas définitif» avait-il affirmé, ajoutant que le maintien de l’heure d’été ou son retrait dépend des résultats de son évaluation tout au long de la période hivernale, allant du mois de novembre 2018 à avril 2019. Revenant sur les détails de la fameuse étude, le responsable avait rappelé qu’elle reposait sur l’évaluation des résultats de cinq années d’application du décret n° 126-12-2 du 18 avril 2012, portant changement de l’heure légale du Royaume, et ce en deux étapes. La première étape, menée du mars à octobre 2018, a porté sur l’évaluation du système de changement d’heure, à travers la collecte de l’opinion des citoyens et des acteurs économiques concernant l’impact de ce changement. Quant à la deuxième phase de l’étude, elle sera réalisée dans la période allant de novembre 2018 à avril 2019 et portera sur l’évaluation du scénario approuvé, avait affirmé le ministre. 

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