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Le Maroc a besoin d’une croissance de plus de 6% pour stabiliser le chômage

Dans un nouveau rapport, le Fonds monétaire international (FMI) souligne que les retards dans la mise en œuvre et l’achèvement des réformes structurelles au Maroc continuent de plomber la croissance. Après un ralentissement à 3,1% cette année, un rebond à 4% pour le pays se profile pour 2019. Néanmoins, ce taux de croissance reste trop faible pour exercer un réel effet à la baisse sur le chômage, en particulier chez les jeunes.

Le Maroc a besoin d’une croissance de plus de 6% pour stabiliser le chômage
Pour stimuler la croissance, il faudra selon le FMI accélérer le rythme des réformes structurelles afin de permettre au secteur privé de prospérer et de générer les emplois nécessaires.

La valse des chiffres sur des prévisions de croissance au Maroc se poursuit. Avec un dénominateur commun, puisque toutes tablent sur un ralentissement. La dernière en date émane du Fonds monétaire international qui a publié mercredi son nouveau rapport sur les Perspectives économiques régionales – Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP). Dans cette étude, le FMI indique que la croissance va fléchir à 3,1% cette année, après 4,2% en 2017, soit 1,6 point de moins que la moyenne des pays importateurs de pétrole de la région MOANAP (+4,7% en 2018).
Les prévisions du FMI pour le Maroc en 2018 se situent entre celles des institutions nationales et internationales, dont 2,8% prévus par le Haut Commissariat au Plan (HCP), 3% par la Banque mondiale, 3,1% par la Banque africaine de développement, 3,2% par le gouvernement et 3,3% par Bank Al-Maghrib et le Centre marocain de conjoncture (CMC). Selon le FMI, les retards dans la mise en œuvre et l’achèvement des réformes structurelles au Maroc continuent de plomber la croissance. Un rebond à 4% pour le pays se profile pour 2019.
Néanmoins, à l’instar des autres pays importateurs de pétrole de la région MOANAP, ce taux de croissance reste trop faible pour exercer un réel effet à la baisse sur le chômage, en particulier chez les jeunes. Compte tenu d’une croissance annuelle de la population active prévue de 2,2% au cours des cinq prochaines années, les pays importateurs de pétrole de la région MOANAP auraient besoin d’une croissance annuelle du PIB de 6,2% pour maintenir le taux de chômage à son niveau actuel de 10% en moyenne. 

 «Pour stimuler la croissance, les gouvernements devront accélérer le rythme des réformes structurelles, ce qui permettra au secteur privé de prospérer et de générer les emplois nécessaires. Cela est fondamental, car, compte tenu de l’ampleur des vulnérabilités budgétaires des pays, le secteur public n’a pas la capacité d’absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail», soulignent les économistes du FMI.

Par ailleurs, l’Institution de Bretton Woods estime qu’un renchérissement plus que prévu des cours de pétrole coûterait cher aux pays importateurs de la région. «Les cours du pétrole devraient dépasser 60 dollars le baril en 2018-19, soit une hausse de 20% par rapport à 2017. Si elle se poursuit, l’appréciation des cours pourrait porter préjudice à la consommation, accentuer les pressions budgétaires et aggraver les déséquilibres extérieurs dans la plupart des pays», expliquent les experts du FMI. «Par exemple, une hausse de 10 dollars des cours du pétrole par rapport au scénario de référence creuserait la balance courante des pays importateurs de pétrole de la région MOANAP de 1 point de pourcentage du PIB», expliquent-ils. 
Pour le moment, les perspectives des cours du pétrole, qui ont dépassé 65 dollars le baril en janvier, restent marquées par une grande incertitude, qui tient essentiellement aux doutes entourant l’offre.

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