Le Maroc et l’Inde en quête d’un partenariat stratégique

Dans le cadre de ses missions d'étude des relations extérieures et de la diplomatie, l'Institut Royal des études stratégiques (IRES) a organisé, hier dans son siège, une rencontre portant sur les relations entre le Maroc et l’Inde. Ayant pour thématique : «Les relations entre le Maroc et l'Inde : quels leviers pour la mise en place d’un partenariat stratégique ?» cette Journée a été organisée conjointement avec le partenaire indien de l’IRES, le think tank «Indian Council of World Affairs» (ICWA) et en partenariat avec l’ambassade d'Inde au Maroc.
Cette rencontre a été marquée par la présence d’une forte délégation d’économistes et d'experts indiens en plus de l’ambassadrice d'Inde au Maroc, Kheya Bhattacharya, l’ancien ambassadeur d'Inde au Maroc, G.S. Iyer (chef de la délégation indienne), aux côtés de responsables marocains. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de l'Économie, des finances et du tourisme, Fathallah Oualalou, l’ambassadeur directeur de la direction des affaires asiatiques et de l’Océanie au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdelkader El Ansari, le wali secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Mohamed Faouzi, et l’ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, Fathallah Sijlmassi.
Il faut le dire, cette journée, même si elle aborde les relations bilatérales entre les deux pays, constitue, avant tout, le couronnement de la coopération entre l’IRES et l’ICWA, liés par une convention. Ainsi, ce séminaire intervient un an après une visite d’une délégation de l’Institut en Inde ayant permis de parler de l’émergence du Maroc et son ouverture sur le monde, au siège de l’ICWA. «L'objectif poursuivi est d'approfondir le dialogue stratégique entre l'IRES et ICWA dans le but de décrypter, dans un esprit prospectif et dynamique, les relations entre le Maroc et l'Inde, d'explorer les leviers permettant de hisser ces relations au rang d'un partenariat à voies multiples et de réfléchir aux perspectives de leur extension aux espaces géographiques d'intérêt commun, en accordant une attention particulière à l'Afrique», a déclaré, à cette occasion le directeur général de l’IRES, Mohammed Tawfik Mouline. Concernant les relations entre le Maroc et l’Inde, il a rappelé leur histoire, leur évolution, le volume des échanges commerciaux, les secteurs les plus importants… Il a souligné que «le Maroc et l'Inde devraient, malgré leur éloignement, coopérer sur le plan sécuritaire, d’autant que le terrorisme est devenu une menace transnationale. Leur champ de coopération devrait s'étendre au changement climatique puisque le monde est entré dans l'ère de l'Anthropocène», a-t-il appelé. Il a suggéré, afin d’accéder à un niveau avancé d’alliance stratégique, que «des études de faisabilité ciblées méritent d’être préalablement menées, préparant la feuille de route à suivre conjointement. Ces études à caractère stratégique, à mener en commun, devraient utiliser, notamment, une approche de miroirs qui tiendrait compte des avis et des besoins des deux parties en présence», a-t-il lancé en s’adressant à ses homologues hindous. Pour sa part, l’ambassadrice d'Inde au Maroc, Kheya Bhattacharya, a évoqué les différentes actions menées entre les deux pays et leur excellence donnant l’exemple de plus de 27 accords ayant eu lieu au cours des deux dernières années entre les deux pays. Pour les actions en cours, elle a cité des efforts menés pour l’étude de la faisabilité d’un accord de libre-échange entre les deux pays. Dans ce cadre, elle a insisté sur le fait que l’Inde est disposée à coopérer avec le Maroc en appelant à l’identification d’engagements globaux pour l’élaboration d’une feuille de route possible pour intensifier les relations bilatérales», a-t-elle déclaré.