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Le Maroc est pionnier en Afrique dans le traitement et la prise en charge des troubles liés à l’usage des drogues

Le rapport 2017 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a été présenté hier dans plusieurs capitales mondiales, dont Rabat. Le document dresse l’état des lieux de la production et du trafic de drogue et met l’accent cette année en particulier sur le «traitement et la prise en charge des personnes souffrant de troubles liés à l’usage de stupéfiants. À cet égard, le Maroc fait figure de pionnier et ses efforts sont salués.

Le Maroc est pionnier en Afrique dans le traitement et la prise en charge des troubles liés à l’usage des drogues
Jalal Toufiq.

Le rapport annuel élaboré par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a été présenté hier dans plusieurs pays, y compris le Maroc. Au siège de la représentation des Nations unies à Rabat, c’est Jalal Toufiq, membre de cet organe, directeur du Centre national de prévention et de recherche en toxicomanie, directeur de l’Observatoire national marocain des drogues et des toxicomanies, directeur de l’hôpital psychiatrique universitaire Arrazi et professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de Rabat, qui a présenté le document. Mais lors de cette rencontre, il a tenu scrupuleusement à s’exprimer avec la casquette de l’OICS en évitant de déborder du contenu du rapport onusien en matière de contrôle des drogues.
Il a ainsi souligné que le rapport de 2017, de quelque 150 pages, a traité dans son premier chapitre du «traitement, la réadaptation et la réinsertion sociale des personnes souffrant de troubles liés à l’usage de drogues», en tant qu’éléments essentiels de la réduction de la demande de drogues. Il a expliqué que c’était la première fois que l’Organe international mettait autant l’accent sur cette question. Ainsi, le rapport attire l’attention sur le fait que les besoins en matière de traitement et de réadaptation dépassent largement la disponibilité des services correspondants. L’OICS signale qu’à l’échelle mondiale, seule une personne sur six, parmi celles qui ont besoin d’une prise en charge, a accès à des programmes de traitement de la toxicomanie. Il appelle donc les gouvernements à mettre davantage l’accent sur le traitement et la réadaptation plutôt que de se concentrer simplement sur la prévention.
Le représentant de l’OICS se réjouit que l’Afrique, dans ce cadre, ait réalisé des avancées louables en mettant sur pied des centres thérapeutiques. «Le Maroc est un exemple en la matière et il est pionnier. Il a créé plusieurs centres pratiquement dans toutes les grandes villes et cela continue puisqu’il y a une dynamique pour créer d’autres nouveaux centres», affirme-t-il. Selon lui, quelque 13 programmes de traitements sont recensés au Maroc et deux nouveaux programmes sont en cours de réalisation.
Par ailleurs, le rapport revient aussi sur l’augmentation du trafic et la consommation de divers types de drogues, dont la cocaïne, les opioïdes (drogue de synthèse), les stimulants de type amphétamine, le tramadol et de nouvelles substances psychoactives. Sur un ton alarmant, Jalal Toufiq évoque l’augmentation du trafic de l’héroïne, notamment en provenance d’Afghanistan, qui entrave gravement les efforts déployés par les pays d’Asie occidentale pour lutter contre la drogue. C’est le cas aussi de l’augmentation des cultures de la cocaïne dans les zones de l’Amérique latine. Ce trafic a pour voie l’Afrique subsaharienne, transitant par l’Afrique du Nord à destination de l’Europe, explique-t-il. Or, dans son exposé, le spécialiste a souligné que tous les pays de transit sont également des cibles de consommation, dont le Maroc qui est sur cette route du trafic et qui est également sur la route du trafic de l’héroïne prévenant de l’Afghanistan. «Le Maroc est sur la route de tous les trafics de drogue et il est également sur la route des nouvelles substances psychoactives et qui sont produites dans des laboratoires clandestins en Asie ou en Afrique. Le Maroc est donc un pays qui est exposé et il doit ainsi être vigilant», prévient-il. Par ailleurs, à la lecture du rapport, on s’aperçoit qu’il a cité à plusieurs reprises le Maroc. En effet, il affirme, par exemple, que «la majeure partie du trafic de résine de cannabis destinée au marché de l’Union européenne provient du Maroc, mais certains éléments indiquent que la Libye devient une importante plaque tournante pour le trafic de cette drogue vers l’Europe et d’autres destinations». Cependant, précise le document, selon les informations disponibles, le Maroc se classait au deuxième rang mondial et le Nigeria au troisième rang du point de vue des superficies de culture du cannabis éradiquées au cours de la période 2010-2015. «Bien que la superficie cultivée au Maroc ait pu diminuer ces dernières années, la production semble s’y être maintenue à un niveau stable, du fait de l’introduction de variétés à haut rendement. De nouvelles techniques de production et des plants à forte teneur en THC y auraient été introduits récemment», lit-on dans le rapport. De même, les efforts accomplis par le Maroc en matière de lutte contre le trafic de drogue sont également signalés. Ainsi, il est indiqué qu’en 2016, le Maroc a opéré l’une des plus grosses saisies de résine de cannabis dans le monde, soit près de 237 tonnes, contre 235 tonnes en 2015. Pour 2016, le document rappelle que les autorités marocaines ont saisi «la plus grande quantité de cocaïne jamais saisie dans le pays, soit un total de 1.621 kg contre 120 kg en 2015». Il rappelle également l’opération phare de saisie datant d’octobre 2017. «Les autorités marocaines auraient saisi 2,5 tonnes de cocaïne en une seule opération qui se serait déroulée sur deux sites. La drogue provenait du Brésil et était destinée aux pays d’Afrique et d’Europe. En outre, en janvier 2017, la police judiciaire a déclaré avoir saisi environ 116 kg de cocaïne à Tanger», lit-on dans le rapport. 

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