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Le Maroc poursuit sa percée africaine

La dynamique économique de l'Afrique fait saliver les investisseurs internationaux. La preuve, le contient doit attirer cette année quelque 50 milliards de dollars d’IDE. Dans ce tableau, le Maroc se défend bien. Ses investissements directs sur le continent s’élèvent à 37 milliards de DH sur la période 2003-2017, avec les banques et les télécoms en tête. Et l'aventure n'est pas près de s'arrêter.

Le Maroc poursuit sa percée africaine

L’Afrique est en passe de devenir un véritable éden pour les investisseurs étrangers. Le continent, qui poursuit l’amélioration de son attractivité, devrait capter cette année 50 milliards de dollars d’IDE. Soit une progression de 20% comparé à 2017 où les flux avaient piqué du nez à 41,8 milliards, après deux bonnes années (53,2 milliards en 2016 et 56,6 milliards en 2015).
Le pays de l’Oncle Sam tient la corde des premiers investisseurs dans le continent avec un stock de moins de 60 milliards de dollars de 2011 à 2016, suivi du Royaume-Uni et de la France. 
Dans ce tableau, le Maroc n’est pas une roupie de sansonnet. Ses investissements directs cumulés dans le continent s’élèvent à 37 milliards de dirhams, mais sur une période plus longue (2003-2017). Un ordre de grandeur : l’Afrique capte l’essentiel des IDE sortants du Royaume avec une part moyenne de 60% de ses flux sortants. C’est ce qui ressort d’une étude de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) réalisée en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et intitulée «Développement des entreprises marocaines en Afrique : réalités et perspectives». Les Investissements directs étrangers  (IDE)marocains vont principalement aux pays d’Afrique de l’Ouest (avec une part moyenne de 55%), suivis de l’Afrique du Nord (25%), de l’Afrique Centrale (15%) et de l’Afrique australe (5%). Les investissements directs du Maroc couvrent aujourd’hui 30 pays du continent. Une surprise : l’Égypte coiffe le podium des pays récipiendaires dans la région, avec une part de 20% en moyenne sur la période 2003-2017. Le pays doit cette position à un investissement imaportant dans le secteur bancaire évalué à 5 milliards de dirhams et réalisé en mai 2017 par le groupe Attijariwafa bank. Il s'agit de la reprise de la Barclays Bank Egypt, devenue Attijariwafa bank Egypte.

La Côte d'Ivoire lui emboîte le pas avec 19% tandis que le Mali ferme le trio de tête (13%). Le Burkina Faso et le Sénégal arrivent loin derrière avec 7% chacun. Les banques et les télécoms sont les premiers secteurs à explorer des opportunités de croissance à l’international. «En effet, grâce aux réformes menées par le passé, le Maroc est parvenu à édifier un système financier solide qui a donné naissance à des groupes bancaires compétitifs, capables de s’implanter en Afrique et de contribuer favorablement au financement des économies africaines. Il en est de même pour les télécoms, au vu des réformes pionnières engagées par le Maroc dans ce secteur depuis les années 1990», développe la DEPF. Ainsi, la répartition sectorielle des investissements marocains en Afrique, sur la période 2007-2017, montre une prépondérance sur ces secteurs, avec une part de 53% pour les banques et 17% pour les télécoms et dans une moindre mesure l’industrie (11%) et les holdings (5%). Sur la seule année 2016, près de 53% des flux sortants du Maroc vers le continent sont allés à l'industrie, avec près de 2,5 milliards de dirhams. Une enveloppe investie, essentiellement, en Côte-d’Ivoire, au Bénin et au Cameroun.

Cette dynamique est appelée à perdurer compte tenu des accords signés récemment et qui devraient générer des flux financiers importants dans les années à venir. Ces projets portent notamment sur la production d’engrais (Gabon, Rwanda, Éthiopie et Nigeria), de ciment (Côte-d’Ivoire, Ghana et Mali), l’industrie pharmaceutique (Côte-d’Ivoire, Rwanda), le montage de camions (Sénégal) et l’industrie agroalimentaire (Guinée, Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Mauritanie ou Tanzanie). L’étude, qui comprend une enquête menée auprès de 16 entreprises au Maroc et 4 au Sénégal, indique que le fait de s'être tourné vers l’Afrique a été «le résultat d’opportunités qui se sont concrétisées. La plupart ont par la suite mis en œuvre toute une stratégie de développement sur le continent sur la base de l’expérience acquise». Des entreprises ont fait preuve d’un intérêt pour l’Afrique depuis plusieurs années, sans pour autant prendre l’initiative d’un développement actif. Mais pour la plupart, elles s’étaient déjà développées sporadiquement et avaient appréhendé le potentiel du continent. 

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