Le Maroc prend part au Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale

Les dirigeants de l’Union marocaine du travail (UMT) et de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) ont participé, aux côtés de plus de 1.200 syndicalistes issus de 130 pays à Copenhague (Danemark), au quatrième Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale. Les travaux de ce rendez-vous qui se tient tous les quatre ans ont démarré dimanche et se poursuivent jusqu’au 7 décembre. Cette quatrième édition se déroule autour de la thématique «Renforcer le pouvoir des travailleurs et des travailleuses : changer les règles».
Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l’UMT, a présidé la délégation de son syndicat prenant part à ce congrès aux côtés de Mohamed Ouafi, Amal Laamri et Najoua Lkhili (représentant la jeunesse travailleuse). Pour sa part, Enâam Mayara, le secrétaire général de l’UGTM, a présidé, lui, la délégation représentant sa centrale. La cérémonie d’ouverture de ce congrès a été marquée notamment par les discours du Premier ministre du Danemark, Lars Lokke Rasmussen, du directeur général de l’Organisation internationale du travail, Guy Ryder et du président de la Confédération syndicale internationale (CSI), Joao Antônio Felicio.
Au menu des travaux figurent quatre débats destinés à explorer les pistes d'élaboration des futures politiques de la CSI et portant sur plusieurs thèmes. Il s’agit notamment de questions relatives à la paix, la démocratie et les droits, la réglementation du pouvoir économique, les transformations à l’échelle mondiale avec des transitions justes et l’égalité. Les délégués débattront également des campagnes d’organisation auprès d’entreprises multinationales, de l’organisation dans l’économie informelle, des plans d’action gouvernementaux visant à lutter contre les inégalités, y compris l’écart de rémunération entre hommes et femmes, du salaire minimum vital et de la protection sociale. Ce congrès était par ailleurs l’occasion pour annoncer les résultats d’un sondage d’opinion mondial qui a révélé l’incapacité des gouvernements à résoudre les problèmes des bas salaires et des emplois précaires et la menace de la confiance dans la politique et la démocratie. Ce sondage a été effectué du 15 octobre au 6 novembre dans 14 pays, dont le Maroc. Les autres pays sont l’Afrique du Sud, le Brésil, la Bulgarie, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, le Portugal, les Philippines, le Royaume-Uni et la Turquie. Dans chaque pays, au moins 1.000 personnes ont été interrogées, pour un total de 14.834 personnes sondées.
Publié à l’ouverture du congrès, ce sondage d’opinion mondial révèle que 59% des personnes actives s’en sortent à peine financièrement, luttent pour joindre les deux bouts, ou ne s’en sortent pas du tout financièrement et souvent ne peuvent satisfaire leurs besoins essentiels ou s’endettent. De même, pratiquement une personne active sur quatre (23%) considère que son emploi est précaire. Seuls 37% des sondés considèrent que leurs voix comptent toujours ou généralement en politique.
Par ailleurs, il est également attendu, lors de ce congrès, l’annonce de données sur les tendances couvrant cinq ans de «l’Indice CSI des droits dans le monde», élaboré sur la base des violations enregistrées entre 2013 et 2018 dans les différents pays. Aussi, le Congrès devra adopter une politique et un plan d’action pour la CSI pour les quatre années à venir.