Le Maroc prend part à une réunion d’experts à Tunis

La question de la radicalisation en relation avec l’approche genre est cœur des préoccupations de l’organisation onusienne, ONU Femmes. La question sera examinée dans la sous-région africaine de l'Afrique du Nord. En effet, ONU Femmes, en coopération avec Overseas Development Institute (ODI), a chapeauté à Tunis, au début de cette semaine, une réunion régionale autour du sujet : «Le genre et la lutte contre l’extrémisme violent» animée par des experts de la région (Maroc, Égypte, Algérie, Tunisie et Libye). D’ailleurs, l’organisation onusienne a créé un réseau régional des experts sur le genre et la prévention de l’extrémisme violent dans les cinq pays d’Afrique du Nord. Il s’agit de la plateforme régionale sur le genre et la prévention de l'extrémisme violent (G-PEV). La rencontre, qui a commencé ses travaux lundi à Tunis, se poursuit aujourd’hui, pour fructifier l’échange entre les différents experts. Les discussions portent particulièrement sur les bonnes pratiques pour l’approche genre et la lutte contre l’extrémisme violent. Il a été également question de réfléchir aux mécanismes appropriés pour la mise en place d’une plateforme pour l’échange régulier des informations et des données en la matière. La Marocaine Asmaa Sebbar, présidente du Réseau international contre la radicalisation des femmes, également directrice des programmes du Centre marocain des études stratégiques, en charge des questions du genre et de la radicalisation, a pris part aux travaux de cette réunion des experts. Selon elle, l'approche genre s'inscrit dans la politique globale entreprise par le Maroc, pour la mise en œuvre du rôle de la femme dans la société, à travers les principes garantis par la Constitution. «Dans le cadre de la stratégie marocaine pour la prévention de l'extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme, le Centre marocain des études stratégiques, qui est un centre de réflexion conscient du rôle de la femme et travaillant sur l'approche genre dans la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent, a mis en place quelques initiatives pour impliquer les femmes dans cette lutte», nous a-t-elle déclaré. En ce qui concerne la plateforme régionale sur le genre et la prévention de l'extrémisme violent, elle offre aux membres de ce réseau régional, précise l’experte, l'opportunité d'échanger les informations et les bonnes pratiques sur les domaines croisés d'égalité de genre et de la prévention de l'extrémisme violent. «Les questions qui ont été abordées lors de cette rencontre étaient de savoir comment les femmes sont touchées par l'extrémisme violent. Comment peuvent-elles être incluses dans l'élaboration de stratégies de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent ? Comment, à travers ce réseau régional, peut-on développer une stratégie régionale sensible au genre sur la PEV en Afrique du Nord ? Et enfin, quelles stratégies réalisables et concrètes, dans l'élaboration de politiques de genre quant à la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent ?» affirme-t-elle.