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Le Melhoun ou l’ancrage de la tradition marocaine

Le public de la capitale a rendez-vous, vendredi 13 juillet à la Salle Allal Al Fassi à Rabat, avec un cénacle Melhoun animé par Abdelmajid Fennich et l'Ensemble Sijilmassa de Melhoun dirigé par Abdelali Briki. Cet événement est le fruit de la collaboration de l'Association Rihab Attakafa avec l'Alhambra Events et le soutien du ministère de la Culture et de la communication.

Le Melhoun ou l’ancrage de la tradition marocaine
Abdelali Briki dirige l'Ensemble Sijilmassa de Melhoun.

Une initiative à louer, vu l’importance et l’intérêt que porte le Melhoun aux textes de ses chants très populaires dans la culture marocaine. Car, à travers cet art, le Maroc a su garder ses liens avec son passé, tout en les transmettant aux jeunes générations. Les organisateurs indiquent, à ce propos, que «le Melhoun est la mémoire qui a construit l’histoire populaire du Maroc et qui a su jouer à la perfection le rôle de trait d’union entre le passé et le présent». La revalorisation de ce patrimoine musical et poétique et sa mise en exergue est, d’ailleurs, l’objectif escompté par l’Association Rihab Attakafa qui ambitionne de redonner à cet art ses lettres de noblesse d’antan. Et ce, en faisant un voyage dans son histoire et son évolution dans le temps et l’espace. D’où le choix de l’Ensemble de Melhoun de Sijilmassa, berceau de cet art ancestral, qui offre au public les différents thèmes et «Ksayd» dans un Zajal ornementé et recherché, à travers la voix porteuse de Abdelali Briki. Ce dernier, avec sa voix mélodieuse, transmet ce répertoire vivant qui est une mémoire populaire orale diffusée dans les différents pays du Maghreb. Sachant que l’objectif principal de l’Association Rihab Attakafa est de promouvoir cet art ancestral par le biais de sommités dans la culture, comme le dramaturge Abdelmajid Fennich qui possède une grande connaissance et un vaste savoir dans ce genre musical, afin de faire de la culture un moyen performant de dialogue entre les civilisations.
Soulignons que Fennich l’artiste, le chercheur et l’intellectuel prépare un ouvrage sous l’intitulé «Le Théâtre dans le Malhoun». Ainsi, les poésies traitées au théâtre seront de nouveau examinées avec toutefois une distinction particulière pour celles appelées «Tarjamat» ou «Conversations», avec une attention particulière à «El Harraz», «El Meurseul», «El Khsam», «Chemâa», «Anahla»... Avec le large savoir encyclopédique de Abdelmajid Fennich, son érudition, son talent littéraire et sa maîtrise de l'outillage conceptuel analytique, ce livre sera un beau cadeau pour notre bibliothèque musico-théâtrale.          


Un art séculaire très populaire               

Entre le populaire et le savant, le Melhoun tire son essence des corporations d’artisans et des soufis errants. Ce genre musical puise dans les modes de la musique arabo-andalouse tout en développant des gammes et des rythmes spécifiques. Il s’est inspiré de la forme «nûba» pour développer ses différentes phases rythmiques et ses riches modulations. En plus de son rythme interne, la forme «qçîda», sur laquelle repose l’édifice du «malhûn», utilise trois rythmes essentiels : «haddârî», «gubbâhî» et «dridka». Les instruments utilisés sont le «swîsdî» qui a tendance à disparaître au profit du «oûd», le violon et l’alto, et la section rythmique avec la «t’rîja», «daff», «handqa» et parfois «bendîr» et «tbîla». Le chanteur soliste mène le groupe avec sa voix et sa petite «t’rîja», essentielle pour la dynamique rythmique.        

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