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Le ministre français de l'Intérieur se disculpe de toute responsabilité dans l’«affaire Benalla»

Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, s’est disculpé, lundi, de toute responsabilité dans l’«affaire Benalla», estimant que c'était aux services de la présidence d'informer la justice des violences commises par cet ex-chargé de mission à l’Élysée le 1er mai dernier.

Le ministre français de l'Intérieur se disculpe de toute responsabilité dans l’«affaire Benalla»
Le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb se présentant à une audition lundi 23 juillet 2018 dans le cadre de l'affaire Benalla. Ph. AFP

Alexandre Benalla, 26 ans, qui était en charge de la sécurité, avait été autorisé à assister au sein du dispositif policier au maintien de l'ordre ce jour-là, mais en tant que simple observateur, ce qui contraste avec les images prises de lui en train de commettre des actes de violence à l’endroit d’un jeune homme et d’une jeune femme. Lors d’une audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale réunie en commission d'enquête, M. Collomb a déclaré qu'il avait été informé par son cabinet au lendemain des faits, le 2 mai, et que ses services avaient transmis l'information aux services présidentiels de l'Élysée.
Pour lui, c'était à la préfecture et à l'Élysée de prendre des sanctions contre cet ex-collaborateur à l'origine de turbulences politico-judiciaires sans précédent sous le quinquennat du Président Emmanuel Macron. «Je considère que c'est à ceux qui sont en responsabilité dans leurs administrations, au plus près du terrain, de recueillir les éléments permettant de justifier la transmission d'un signalement» à la justice, a également affirmé le ministre qui sera auditionné mardi par les sénateurs désireux, eux aussi, de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Benalla a participé aux opérations des forces de l'ordre le 1er mai dans la capitale sans qu’il n’en ait le droit. Pendant deux heures et demie, le ministre a défendu sous serment point par point son action devant la commission des lois, tout en se déclarant «attaché à ce que toute la lumière soit faite» par les enquêtes.
Informés dès le lendemain des faits, les services de l'Élysée ont mis à pied Benalla pour une durée de deux semaines sans salaire sans en prévenir la justice. Une procédure de licenciement devait être par la suite engagée contre lui. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire jeudi au lendemain de révélations du journal «Le Monde», qui a identifié Benalla sur une vidéo amateur le montrant, portant un brassard et un casque de police et entouré de CRS, frapper un jeune homme et malmener une jeune femme sur une place de la capitale en marge des manifestations de la fête du Travail.
Après l’ouverture samedi d’une information judiciaire, Benalla a été mis en examen le lendemain, notamment pour «violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail», «immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique», «port et complicité de port prohibé et sans droit d'insignes réglementés par l'autorité publique». Un gendarme réserviste, Vincent Crase, a été également mis en examen au même titre que trois fonctionnaires de police, deux commissaires et un contrôleur général de la préfecture de police, soupçonnés d'avoir transmis à Benalla des images de vidéosurveillance.
L’affaire Benalla a pris une proportion telle au cours des derniers jours que le gouvernement français a annoncé dimanche la suspension de l'examen par l’Assemblée nationale du projet de révision constitutionnelle du fait du blocage que connaissaient ses travaux depuis jeudi dernier. La femme et l'homme malmenés le 1er mai ont été identifiés et ont demandé à être entendus ultérieurement par les enquêteurs.

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