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La mutualisation de la gestion d’énergie, nouveau pari de l’État dans l’industrie

Le département de l’Énergie et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique planchent sur un mécanisme de mutualisation de la gestion de l’énergie. Secteurs cibles : les zones industrielles, les supermarchés et les zones hôtelières. Pour le ministère, cette mutualisation permettra aux entreprises d’optimiser leurs coûts et, partant, générer plus d’emplois et bétonner leur compétitivité.

La mutualisation de la gestion d’énergie,  nouveau pari de l’État dans l’industrie
Pour Saïd Mouline, directeur général de l’AMEE, l’efficacité énergétique ne peut être généralisée dans l’industrie et dans les autres secteurs sans une réglementation au point. Ph. MAP

Projet ambitieux chez le département de l’Énergie. Le ministère de Aziz Rabbah et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) mènent la réflexion pour concevoir un mécanisme de mutualisation de la gestion d’énergie au sein des zones industrielles, hôtelières et les supermarchés. «Les expériences ont montré que la mutualisation de l’énergie, de l’assainissement et de la logistique permet aux entreprises d’optimiser leurs coûts. Ce qui leur permet de générer plus d’emplois et de bétonner leur compétitivité», déclare Aziz Rabbah, lors d’un atelier sur le thème «L’efficacité énergétique dans l’industrie», le 16 juillet à Rabat. Le ministre affirme, par ailleurs, que ses services sont en train de parachever le cadre juridique régissant l’efficacité énergétique. Concrètement, le département a déjà soumis aux consultations publiques un projet de décret instituant l’obligation aux entreprises de procéder à un audit énergétique (www.lematin.ma) et prépare un autre sur les sociétés d’ingénierie et de services dans le domaine de l’efficacité énergétique. «Si tout va bien, nous pensons pouvoir publier ces deux textes au BO avant la fin de l'année», promet le ministre de l’Énergie dans une déclaration au «Matin-Éco». Pour Saïd Mouline, directeur général de l’AMEE, il ne peut y avoir une généralisation de l’efficacité énergétique dans l’industrie et dans les autres secteurs sans une réglementation bien fignolée. «Le cadre juridique est très important puisqu’il permettra de cadrer les pratiques et assurer une harmonie de l’écosystème de l’efficacité énergétique. L’atelier que nous organisons aujourd’hui est d'une importance majeure puisqu’il permet aux différents opérateurs privés de s’informer sur les expériences réussies d’entreprises ayant opté pour l’efficacité énergétique dans leurs process industriels», nous déclare Mouline. La parole a ainsi été donnée, lors de l’atelier, à des PME qui ont réussi leurs projets d’efficacité énergétique avec des résultats jugés «très satisfaisants». C’est le cas d’Afrique Câbles, spécialisée dans la fabrication de batteries sous la marque Electra et les câbles téléphoniques. En effet, la filiale de Ynna Holding a procédé à un changement substantiel de son dispositif de gestion de l’énergie. Elle a installé des compteurs internes pour assurer un suivi en temps réel de sa consommation et amélioré son système d’éclairage industriel en adoptant le LED. Elle a par ailleurs installé une infrastructure photovoltaïque d’une capacité de 620 KWC. Le tout assorti d’un système de gestion de l’énergie électrique, thermique et de l’eau. Résultats des courses : ces procédés, entre autres, lui ont permis d’économiser plus de 2,13 millions de dirhams par an. Multisac, spécialisée dans la fabrication de sacs tissés en polypropylène utilisés dans les secteurs agricole et agro-industriel, s’est également prêtée à l’exercice. L’entreprise a installé une centrale solaire photovoltaïque de 570 KWC en toiture. Celle-ci lui assure une alimentation de l’usine en énergie verte couvrant pratiquement 10% de ses besoins en électricité. L’opération aura nécessité 5,9 millions de dirhams d’investissement pour un retour sur investissement sur 6 ans et demi. Elle a bénéficié d’une subvention Morseff de 600.000 dirhams. Et ce n’est pas tout. Multisac recycle désormais ses déchets de production composés de chutes et rebus en les transformant en matière première exploitable.
Autre expérience : MedZ. La filiale du groupe CDG spécialisée dans le développement des parcs industriels affirme avoir adopté tout un plan d’efficacité énergétique pour deux secteurs jugés prioritaires : les bâtiments et l’éclairage public. La société est en outre sur un projet de ferme solaire dans la zone franche de Kénitra d’une capacité de 2 MW et mène la réflexion pour l’alimentation des parcs MedZ en énergie renouvelable (solaire et éolienne). 

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