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La nouvelle charte d'investissement en Conseil de gouvernement début février

Charte d’investissement, refonte des Centres régionaux d’investissement, Brexit, qualité des ressources humaines… C’est un Moulay Hafid Elalamy pertinent et déterminé, comme à son habitude, auquel ont eu affaire les nombreux participants à une conférence-débat organisée, le 18 janvier à Casablanca, par la Chambre de commerce britannique au Maroc (Britcham) autour de la nouvelle charte d’investissement. Si le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique a évoqué plusieurs thématiques, il n’a pas en revanche levé le voile sur la nouvelle mouture de la charte d’investissement. Celle-ci est fortement attendue par le milieu des affaires, comme l'a rappelé Abdelkader Boukhris, président de la commission fiscale et réglementation des changes à la CGEM, dans un récent entretien accordé au Matin. Tour d’horizon des principales révélations du ministre.

• Nouvelle charte d’investissement : «Ce qu’il y a de mieux sur le marché international» 
«Nous avons travaillé avec toutes les parties prenantes. Nous avons essayé de ratisser le plus large possible pour répertorier les besoins des opérateurs économiques. Et je peux vous dire que vous aurez ce qu’il y a de mieux sur le marché international». Selon lui, le travail a été colossal, le chantier avance bien et plusieurs recommandations ont été prises en compte pour, in fine, améliorer le parcours de l’investisseur. Pour ce qui est du calendrier, le ministre annonce une réunion cette semaine pour examiner le contenu final de la charte, avant d’en discuter en conseil de gouvernement «dans deux semaines», soit début février. Sa mise en place est prévue pour cette année.

• CRI : une nouvelle réunion cette semaine
Dans la nouvelle charte d’investissement, les Centres régionaux d’investissement (CRI) auront un rôle clé dans son implémentation au niveau local. Une refonte profonde de ces centres, aujourd’hui déconnectés de la réalité selon les termes du ministère, est ainsi en cours sous la houlette du ministère de l’Intérieur avec la participation étroite du ministère de l’Industrie. Une 2e réunion aura ainsi lieu cette semaine pour les dernières retouches de cette refonte, confie le ministre.

•Aide de l'État : une liste des secteurs et entreprises prioritaires
La nouvelle charte d'investissement apportera une batterie de mesures, incitations et un cadre légal plus clair et propice aux investissements. Quelques-unes de ces mesures sont prévues dans la loi de Finances 2018 comme le statut d'exportateur indirect. Il s’agira également d’introduire dans la charte une liste des secteurs et entreprises prioritaires qui bénéficieront d’un meilleur accompagnement de l’État, comme c’est le cas pour les écosystèmes dans l’aéronautique et l’automobile. Autre nouveauté : la mise en place d’une zone franche par région. «Nous avons appris de nos erreurs. Nous n’allons pas créer des zones industrielles prématurément, mais de manière structurée», assure-t-il. 

• Le locatif industriel, un métier qui monte
Le foncier est l’un des problèmes récurrents pour les investisseurs. Le ministre le reconnait et promet de nouvelles mesures pour y remédier dans la charte, notamment pour lutter contre la spéculation. «J’ai reçu des demandes pour retirer de la charte d’investissement les faxes fiscales sur terrain non bâti industriels, mais j’ai refusé», a-t-il affirmé. Lorsque l’État octroie du foncier à un investisseur dans une zone industrielle «c’est pour bâtir des usines, créer des emplois et non pour spéculer».  Elalamy a annoncé que la future charte inclura de nouvelles dispositions pour les promoteurs des zones industrielles en location. «Le locatif dans l’industrie est un nouveau métier qui commence à prendre de l’importance au Maroc. Plusieurs opérateurs économiques marocains achètent des terrains, construisent des usines pour les louer ensuite aux industriels». 

• Brexit : Le Maroc, une opportunité pour les Britanniques
La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne aura des impacts considérables pour les Britanniques, puisque l’accès aux marchés avoisinants sera beaucoup plus compliqué. Solution prônée par Elalamy : passer par le Maroc, une plateforme industrielle de taille mondiale, disposant de 51 accords de libre-échange notamment avec l’Union européenne, un pays stable et doté d’une infrastructure performante et bien sûr une véritable porte vers le marché africain. «Produire un véhicule en Grande-Bretagne et le vendre en Europe tout en étant compétitif et concurrencer Renault, ça deviendra impossible», avertit le ministre. Selon lui, le Brexit pourrait donc être un véritable accélérateur des investissements et relations économiques entre les deux pays.

• Un capital humain, gage de compétitivité 
Dans son intervention, le ministre a accordé une importante place à la qualité des ressources humaines marocaines, gage de compétitivité pour les industriels britanniques. Il n’a pas manqué d'évoquer des anecdotes notamment le jour où le président du groupe Siemens lui a rappelé que 20 ingénieurs marocains avaient été dépêchés pour résoudre un problème lié au démarrage d’une usine britannique du groupe, ceci alors que l’unité marocaine a démarré avec zéro problème. «C’est en grande partie pour ces compétences que nous avons décidé de lancer une nouvelle usine de pales d'éoliennes au Maroc (à Tanger Automotive City, ndlr)», avait confié le président de Siemens à Elalamy. Autre témoignage : celui du président de Faurecia, équipementier français automobile. «C’est la première fois de notre histoire que nous avons construit une usine en 7 mois grâce aux compétences marocaines. C’est un record. En Chine par exemple, on l’a fait en 12 mois», rapporte, non sans fierté, Elalamy.  

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